Le volume des soutes à bord en question

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Le mercredi 7, le président du tribunal rapporte les déclarations du capitaine de l’Erika selon lesquelles toutes ses citernes, sauf deux, étaient remplies à 96 %. Le tirant d’eau avant et arrière était de 10,5 m. Le BEAmer estimait que les cuves 4 et 5 étaient remplies à 70 %.

Les débats ont ensuite porté sur le volume des soutes présentes à bord. Selon les calculs de trois experts, l’Erika n’avait pas embarqué un volume de soutes lui permettant d’effectuer d’une traite le voyage Dunkerque-Milazzo. Le navire aurait donc dû s’arrêter dans un port intermédiaire. Une escale à Algeciras ou Gibraltar était d’ailleurs prévue par Panship. Représentant Selmont, l’affréteur à temps du pétrolier, Alessandro Ducci questionné à ce sujet ne se souvient plus s’il a avisé ou non Total, affréteur au voyage, de cette escale.

Le président du tribunal lui demande alors pourquoi le navire n’avait pas embarqué à Dunkerque le complément de soute indispensable pour un voyage sans escale? Le prix des soutes était-il plus élevé à Dunkerque? Réponse: "Une différence de 15 $ par tonne n’aurait rien changé."

La faible quantité de soutes embarquée nécessitait le remplissage des ballasts et de la citerne no 4 pour équilibrer le navire. Selon certains experts, ce ballastage pouvait au contraire porter atteinte à sa stabilité. Selon Antonio Pollara, représentant Panship, il aurait fallu 500 t de plus dans les ballasts pour assurer un bon équilibre au navire.

PAS DE CONTRÔLE À DUNKERQUE

La seconde partie de l’audience a porté sur les contrôles de l’état du navire effectués lors de l’escale dunkerquoise. Le président a souligné l’absence de contrôle par l’État du port. Le responsable des Affaires maritimes de Dunkerque l’a justifiée par le fait que, dans la pratique, les sociétés de classifications européennes bénéficient de la confiance, or le Rina avait accepté le dossier et l’inspection à Novossibirsk n’avait rien signalé de particulier. À l’arrivée au port, le pilote maritime a trouvé le navire bien entretenu à l’extérieur. Au total rien d’anormal n’a été signalé au port de Dunkerque.

Me Franck, représentant des parties civiles, faisait observer que le connaissement comportait des éléments d’appréciation de l’état du navire (!). Dans ses réponses au questionnaire Panship, le cdt Mathur fait état d’altération généralisée sur 20 % des ballasts et citernes. Ce document envoyé par fax le 9 décembre 99 était disponible pour la société Total. Bertrand Thouilin fait remarquer qu’il s’agit d’un document destiné à une inspection de vetting qui n’a pas eu lieu et qui était donc inconnu pour Total. Antonio Pollara qui a reçu ce document minimise la gravité des altérations notées. Par ailleurs, Me Soulez-Larivière, avocat de la défense, souligne que le 8 décembre, le capitaine de l’Erika déclare le navire en bon état, au départ de Dunkerque.

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