Crise à Marseille

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Depuis plusieurs semaines, le climat social à l’Union naval Marseille (UNM), filiale du groupe espagnol Boluda, n’a cessé de se détériorer. Suffisamment pour que le Préfet de région prenne l’initiative de réunir, le 7 mars, la direction et les représentants du personnel, en présence de la Direction départementale du travail et de l’administrateur judiciaire, commissaire à l’exécution du plan de cession de la CMR. D’après le représentant de l’État, "des échanges très vifs ont eu lieu: sur la sous-traitance, contestée par les syndicats au motif qu’elle est étrangère et qu’elle dévitalise l’entreprise de son savoir-faire; sur les arrêts de travail sans préavis qui paralysent l’entreprise; enfin sur l’attitude des syndicats que la direction juge idéologique et irresponsable".

Le Préfet a demandé aux syndicats de répondre sous 24 heures à la question posée par la direction: "Les salariés acceptent-ils l’accès de la sous-traitance aux locaux et à l’outillage dans les termes de l’accord conclu le 6 février 2007?" Le lendemain, le personnel a répondu négativement par 76 voix contre 4. Prenant acte de cette réponse, le p.-d.g. de Boluda faisait savoir qu’il considérait, dans ces conditions, l’entreprise non-viable et qu’il envisageait "de déposer le bilan et de quitter Marseille si les syndicats persistent à refuser l’accès des ateliers et l’usage des machines aux sous-traitants portugais et polonais, mais aussi français". D’autant plus, qu’au vu de cette situation, des clients venaient de se décommander. Dans ces conditions, le Préfet recevait le 9 mars, en vain, les représentants des salariés pour leur faire mesurer les conséquences du maintien de leur position.

Avec le rachat en septembre dernier de l’ex-CMR par l’espagnol Boluda, l’UNM et ses 104 salariés avait pourtant rapidement redressé la situation avec un carnet de commandes bien rempli. Mais avec la montée en charge du travail, l’appel à de la sous-traitance espagnole et polonaise s’est, semble-t-il, systématisé provoquant la colère des salariés. "Nous avons avalé la couleuvre en acceptant de travailler avec la sous-traitance à bord. Mais pas question qu’elle utilise les outillages de nos ateliers. C’est un pas qu’on ne veut pas franchir parce que c’est un moyen pour Boluda de prendre notre travail. Pourquoi ne font-ils pas travailler la sous-traitance locale ? Alors que la société Ectim a été écartée et va mal", accuse Patrick Castello, responsable CGT. Prévu, un nouveau CE permettra-t-il de détendre la situation?

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