Produits pétroliers et céréales, poids lourds du trafic

Article réservé aux abonnés

À Rouen, les vracs sont d’abord liés aux grandes industries présentes en bordure de Seine, en particulier la pétrochimie. Mais plusieurs grandes filières ont aussi investi lourdement sur l’ensemble du territoire portuaire rouennais, celle des céréales par exemple ou encore, comme aujourd’hui celle, très complémentaire, des biocarburants.

Produits pétroliers: gazole très demandé

Le positionnement de Rouen sur la filière pétrolière et pétrochimique ne date pas d’hier. C’est en effet dans les années 1930 que les implantations sur le territoire de ce qui n’était pas encore le port autonome de Rouen, ont été réalisées. À Grand-Couronne, s’est installée la Société des pétroles Jupiter, devenue aujourd’hui la Couronnaise de raffinage (Shell Française), tandis que sur les terrains de Port-Jérôme, s’installaient les deux majors Esso et Mobil-Oil, aujourd’hui réunies au sein d’ExxonMobil. C’est dans les mêmes années que s’est implanté le premier grand dépôt pétrolier rouennais de la Compagnie parisienne des asphaltes (devenue Rubis-Terminal). Enfin, cinquième acteur majeur des trafics de produits pétroliers, la société Miroline a ouvert dans les années soixante un dépôt pétrolier à Honfleur, aujourd’hui exploité par la société BTT.

L’accroissement de la demande de gazole pour le marché national, doublé d’un déficit en essence sur le marché américain, a permis au port d’enregistrer de bons résultats l’an passé. Le trafic de produits pétroliers a gagné 17,1 % par rapport à 2005 avec 10,2 Mt. Les entrées (+ 33,6 %) bénéficient de la poussée des livraisons de gazole, tandis que les sorties (+ 3,2 %) sont soutenues notamment par les exportations d’essence vers l’Amérique du Nord.

Céréales: trafic essentiel, mais difficile à maîtriser

Si les Rouennais estiment que les besoins extérieurs (notamment américains) en produits pétroliers raffinés ne devraient pas faiblir dans les années qui viennent, ils sont plus circonspects sur les céréales. Et cela même si l’évolution démographique mondiale, 6,5 milliards d’habitants aujourd’hui et 9 Md en 2050, laisse entrevoir des besoins grandissants. Rouen, qui s’est positionné très tôt sur cette filière, dès la mise en place de la PAC (Politique agricole commune), dispose d’atouts pour valoriser sa position. Du reste, il occupe la première place en Europe pour les exportations de ces produits, ce qui est, en soi, une référence. Autre signe positif, c’est la cotation en "Fob Rouen" qui est le prix de référence des marchés.

Fort d’un outil de première classe, le port de Rouen bénéficie d’une position privilégiée pour développer ces trafics. "La céréaliculture française, en particulier celle de l’hinterland proche du port de Rouen, est l’une des plus productives et compétitives", souligne le port. La place portuaire, de concert avec les acteurs de la filière, travaille à renforcer sa compétitivité: c’est dans ce sens qu’il a été décidé de réduire de 31 % les droits de port marchandises sur les céréales depuis le début de l’année.

Rouen doit pouvoir répondre aux caractéristiques du marché de demain. Comme le soulignait Martine Bonny lors de la conférence de presse annuelle du port, la taille moyenne des navires utilisés pour assurer les trafics du type de ceux de Rouen, a tendance à progresser. "Les navires de taille moyenne – handysize (jusqu’à 40 000 tpl) – sont une catégorie vieillissante dont le renouvellement n’est pas assuré. Des navires plus grands, les handymax (jusqu’à 60 000 tpl), les remplacent progressivement dans la flotte des armateurs." Pour renforcer sa position, Rouen doit pouvoir charger ces navires en totalité, et donc améliorer son tirant d’eau.

Trafic fortement assujetti à un marché mondial évolutif, les céréales constituent un point d’appui important pour le port normand. Mais, en engageant la démarche "Cap Développement" fin 2004, le port s’est donné comme objectif de réduire sa dépendance au trafic céréalier "en développant et diversifiant son activité sur d’autres trafics en s’appuyant sur les filières existantes et en prenant pied sur de nouveaux marchés", indiquait Martine Bonny en janvier 2006.

Granulats: un potentiel à exploiter

Aux côtés des produits pétroliers et des céréales, il existe d’autres trafics de vracs. Plus limités en tonnage, ils pourraient, pour certains, prendre davantage d’importance; c’est notamment le cas des granulats.

En provenance d’Écosse, d’Irlande (pour les pierres concassées en particulier) ou encore de la partie britannique de la Manche (graves de mer), ces trafics oscillent d’une année sur l’autre. L’an dernier, ils ont totalisé 275 000 t, en baisse de 11,2 %. Actuellement, ces trafics sont traités soit à Honfleur (Compagnie des Sablières de la Seine), soit à Saint-Wandrille.

On sait aujourd’hui que la demande en granulats est appelée à croître dans le bassin de la Seine, alors que, dans le même temps, les différentes carrières présentes sur cet axe sont de moins en moins nombreuses. Il faudra donc faire appel à des importations. "La demande en Ile-de-France atteint aujourd’hui 28,6 Mt, explique Martine Bonny. D’ici 2012, elle va progresser de 4 Mt." Rouen, avec ses capacités fluviales permettant d’alimenter la région francilienne au meilleur coût, peut répondre à ces besoins.

Au nombre des grands courants, il faut également citer le charbon, dont les volumes manutentionnés aujourd’hui, n’ont rien de commun avec ceux d’il y a quelques années, alors que l’EDF approvisionnait ses centrales thermiques. À Grand-Couronne, le site de Sea Invest Rouen (ex-Sogema) à reçu l’an dernier 548 000 t. "Il est destiné essentiellement à des clients industriels", indique le port. Il faut d’ailleurs mentionner que Sea-Invest Rouen a restructuré le site en le dotant d’une grue de 50 t, tandis que le terrain était asphalté et qu’une cribleuse était mise en service à l’automne, soit 4 M€ d’investissements en tout.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15