Les éléments de convergence étant devenus plus forts que les éléments de divergence, les trois sociétés de réparation navale installées en France (Arno à Dunkerque, Sobrena à Brest, et Union Naval à Marseille) ont annoncé le 23 février par la voix de leur président, Willy Salamon, à la tête du Sirena, qu’elles rejoignaient la Chambre syndicale des chantiers navals (CSCN). En fait, c’est le Sirena, Syndicat national des industries de la réparation navale, qui adhère à la CSCN. "Abandonnant" la seule construction navale, la Chambre syndicale des constructeurs de navire s’est ainsi ouverte à la réparation navale et devient la Chambre syndicale des chantiers navals. Une commission sera créée en son sein, chargée des "services au navire et de la réparation navale"; elle aura à sa tête le président du Sirena.
Toujours président des Chantiers de l’Atlantique, Patrick Boissier expliquait donc qu’outre le principe selon lequel l’union fait la force, les demandes des acheteurs de navires évoluaient vers des prestations complémentaires d’entretien des flotteurs. Cela est particulièrement vrai pour les clients militaires de la DCN, devenue membre de la CSCN, il y a deux ans maintenant. Ces derniers veulent acheter à la fois, un flotteur, ses systèmes d’armes et l’entretien des deux, voire également de bases navales. Le rapprochement avec des chantiers de réparation a donc une certaine logique.
LA FRANCE, SEUL ÉTAT MEMBRE QUI NE SOUTIENT PAS L’INNOVATION
Il s’agit également de se faire entendre au niveau national, européen, voire mondial.
Au niveau national, la capacité à se faire reconnaître semble bénéficier de larges marges de progression. En effet, après avoir souligné l’excellente santé dans laquelle se trouvait la construction navale civile et militaire installée en France, Patrick Boissier regrettait vivement que la France soit le seul État membre qui n’ait pas mis en place de lignes budgétaires d’aides à l’innovation correspondant au programme européen LeaderSHIP 2015. Adopté en 2003, ce programme comprend notamment la possibilité pour chaque État membre d’accorder une aide publique à l’innovation. Selon la CSCN, les Pays-Bas ont prévu de verser 60 M€ sur trois ans; l’Allemagne, 80 M€; l’Italie, 75 M€; et l’Espagne, 20 M€. La France, rien.
Les chantiers français voudraient donc pouvoir se battre à armes égales avec leurs concurrents européens. Pour 2007, leur cri d’alarme paraît tardif, mais il n’est jamais trop tôt pour préparer 2008.