En février, les autorités espagnoles on du affronter deux crises maritimes, liées à l’échouage du Sierra-Nava dans la baie d’Algésiras, le 28 janvier, puis aux problèmes de l’Ostedijk au large des côtes de Galice.
SIERRA-NAVA: POLLUTION LIMITÉE
Le ministre de l’Équipement, Magdalena Alvarez, a estimé le 21 février dernier que le travail d’extraction du combustible du Sierra-Nava était terminé. C’est un mélange de 344 t de fioul et d’eau qui ainsi pu être retiré. Reste maintenant à remettre le navire à flot, une tâche qui incombe à l’armateur et qui dépendra de la climatologie. Selon le ministre, le navire sera dépecé à l’étranger.
En ce qui concerne la pollution, le sable de la plage du Chinarral (1,1 km) a été nettoyé. Le dernier bilan disponible, fourni par le ministère de l’Environnement, fait état du retrait de 2 721 t de mélange d’hydrocarbures et de sable et de 152 t de boue. La prochaine étape, qui vient de démarrer, est celle du nettoyage de la zone rocheuse affectée.
Un mois après l’échouage, les autorités espagnoles ne cachent pas leur soulagement. D’abord parce qu’une crise similaire à celle du Prestige a pu être évitée (64 000 t de fioul déversées et 2 600 km de côtes touchées); mais aussi et surtout parce que le dispositif de coordination mis en place et rassemblant les différentes administrations concernées (gouvernement central, région, ville et autorité portuaire) a fonctionné. Reste que plusieurs questions, sur lesquelles les autorités demeurent discrètes, restent sans réponse… Quel est le coût de cette crise? Pourquoi le navire a-t-il échoué sur la côte? Y a-t-il eu négligence ou assistance insuffisante des autorités concernées lorsque le navire était en difficultés?
OSTEDIJK: LE FANTÔME DU PRESTIGE
Selon les informations disponibles, les autorités espagnoles ont réussi à stopper le processus de décomposition d’une partie des engrais transportés par l’Ostedijk, sans qu’il y ait eu à ce jour un impact détecté sur l’environnement. Au moment où nous écrivons, deux des trois certificats nécessaires pour obtenir l’autorisation de départ du navire ont été présentés par l’armateur (Navigia Shipmanagement). L’inspection maritime a été réalisée par les services de l’Autorité portuaire du port de la Corogne. Le départ du navire est imminent.
Ici, c’est moins la pollution qui a fait débat que la manière de gérer la crise. Les hésitations et les erreurs de la cellule de crise ont été critiquées par l’opposition de droite (Parti populaire), et niées par le gouvernement central et celui de la Galice (tous deux socialistes). Chacun, mais de façon différente, a fait référence à la façon dont la crise du Prestige avait été gérée par la droite lorsque celle-ci était au pouvoir à Madrid et à Santiago de Compostelle.