Le musée national de la Marine organise, à Paris jusqu'au 4 juin, une exposition sur le peintre Aïvazovski, d'origine arménienne.
En effet, dans le cadre de l'année de l'Arménie en France (21 septembre 2006-14 juillet 2007), cette exposition rassemble 44 de ses œuvres et 15 d'autres peintres arméniens, prêts de la Galerie nationale d'Erevan, de la congrégation des Mekhitaristes de Venise, de la Galerie des offices de Florence, du musée arménien de France, du musée des Beaux-arts de Brest et de collections particulières françaises et étrangères. Aïvazovski a réalisé plus de 6 000 œuvres dont la moitié est consacrée à la mer, symbole de la connaissance, de la liberté et du salut dans la culture arménienne. Le peintre, de son vrai nom Hovhannès Aïvazian, a "russifié" son prénom en "Ivan" et "polonisé" son nom avec le suffixe "ski". Né en 1817 à Théodosia en Crimée au bord de la mer Noire, il connaît très tôt la gloire qui l'accompagnera jusqu'à sa mort. Le maire de la ville, A.Kaznatchéev, le remarque et le fait entrer à l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg à l'âge de 16 ans.
Quatre ans plus tard, il en sort lauréat avec une médaille d'or… et une bourse qui lui permet de voyager à Florence, Naples, Rome, Paris, Stuttgart et Amsterdam de 1840 à 1844. Mais auparavant en 1839, il participe à une croisière de l'escadre russe sur la mer Noire. En 1845, il navigue le long des côtes d'Asie Mineure et dans l'archipel grec et devient peintre officiel de l'état-major de la Marine russe. Il expose cinq fois à Paris (1843, 1857, 1879, 1887 et 1890), assiste à l'inauguration du canal de Suez en 1869 et voyage aux États-Unis en 1892 (New York, Washington et les chutes du Niagara). Sa renommée est internationale. Premier artiste étranger à recevoir la Légion d'Honneur (1857), il est décoré de l'ordre de l'Osmanie (plus haute distinction de l'empire ottoman) par le sultan Abdul-Aziz (1874) et fait citoyen d'honneur de New York (1892). Pourtant, il passe la plus grande partie de sa vie à Théodosia où il meurt à l'âge de 82 ans, alors qu'il avait commencé le tableau intitulé "Explosion du navire".
"MA VIE, C'EST LA MER"
Un livre retrace la vie et l'œuvre de ce peintre de combats navals et de la lutte de l'homme contre les éléments déchaînés, pour qui la lumière est espérance. De fait, une aura orangée revient souvent dans ses toiles. Aïvazovski est en effet considéré comme le grand poète romantique de l'École de la peinture russe du XIXe siècle, car l'Arménie disparaît de l'Histoire du XIVe siècle à 1918 pour devenir une République soviétique.
Le musée de Saint-Pétersbourg conserve la toile la plus célèbre, "La neuvième vague" réalisée en 1850 et celui de Moscou une autre, "La mer Noire" (1881), tout aussi renommée.
Toutes deux sont absentes de l'exposition, mais bien présentes dans le livre. Particularité d'Aïvazovski, il ne peint jamais d'après nature, mais s'en remet toujours à son imagination. Bien qu'installé au bord de la mer, il préfère la rêver! Grand peintre de "marines", il va en donner le goût aux générations suivantes. Celles-ci vont idéaliser le lac Sevan, vaste espace d'eau dans ce pays enclavé qu'est l'Arménie d'aujourd'hui et indépendante depuis 1991.
Aïvazovski (1817-1900), la poésie de la mer
Paris, jusqu'au 4 juin
Musée national de la Marine
Tél: 01 53 65 69 69
Fax: 01 53 65 69 65
Aïvazovski (1817-1900), la poésie de la mer
Thalia édition
Chahen Khatchatourian
128 pages/120 illustrations/35 €
ISBN: 978-2-35278-019-9