Son président Jean-Marie Poimbœuf a présenté le bilan de DCN en 2006 et les perspectives pour l’avenir, au cours d’une conférence de presse à Paris le 23 janvier.
UN BON MILLÉSIME
Le chiffre d’affaires se répartit en trois secteurs: 1,595 Md €(59 %) pour les navires armés, 848 M€ pour les services (31 %) et 265 M€ pour les équipements (10 %). Le total de 2,707Md€ se ventile en 2,013 Md€ en France et 694 M€ à l’étranger. Les commandes de tranches fermes obtenues en 2006 se montent à 2,526 M€ dont: 878 M€ pour le programme des futurs sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda; 359 M€ pour le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le-Terrible, qui doit entrer en service en 2010; 170 M€ pour le programme de frégates européennes multimissions (FREMM); 115 M€ pour la vente de lanceurs verticaux de missiles Sylver destinés à des frégates françaises, britanniques et singapouriennes; 105 M€ pour les tranches conditionnelles de maintien en condition opérationnelle (MCO) des 6 SNA français en service; 95 M€ pour le grand carénage du SNLE Le-Téméraire; 63 M€ pour le MCO du porte-avions Charles-de-Gaulle, en indisponibilité permanente pour entretien et réparations de juillet 2007 à décembre 2008; 60 M€ pour les tranches conditionnelles de MCO des frégates antiaériennes, frégates légères furtives et bâtiments de soutien et de servitude. À propos des SNA du futur, Jean-Marie Poimbœuf a précisé que, sur le plan industriel, "un seul Barracuda équivaut à 50 TGV ou 10 Boeing 747 ou 15 Airbus A 320. Il a un million de composants, alors qu’un avion de combat n’en a que 50 000!" Il a aussi mentionné un contrat avec la Délégation générale pour l’armement portant sur l’étude de la déconstruction des SNLE. Cela consiste à examiner "les problèmes liés à l’application réglementaire sur les déchets, les méthodes à utiliser, les moyens nécessaires, le recyclage, le coût et la valorisation".
Selon un rapport de l’Assemblée nationale, cinq SNLE du type Le-Redoutable, aujourd’hui désarmés, seront progressivement déconstruits à partir de 2008 après leur démantèlement (retrait du réacteur nucléaire) et, à partir de 2016, les six SNA de type Rubis seront retirés un à un du service.
PERSPECTIVES À L’EXPORT
À l’export, DCN poursuit ses négociations sur des sous-marins à propulsion diesel-électrique au Pakistan et sur des bâtiments de projection et de commandement en Australie. Les phases techniques se sont terminées fin 2006. Les phases économico-financières doivent commencer dans les prochaines semaines. DCN affronte la concurrence de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) au Pakistan et celle du groupe local Tenix en Australie. Les contrats devraient être signés à partir de l’été, a indiqué Jean-Marie Poimbœuf. En outre, DCN négocie la vente de corvettes GoWind (1 250 t à 1950 t de déplacement selon le type) à la Marine bulgare.
Toutefois entre DCN et TKMS, "des discussions sont en cours sur des projets européens pour la surveillance et la sécurité maritimes. La Commission européenne l’a demandé", indique le p.-d.g. de DCN. Dans la perspective de la constitution d’un pôle naval européen, DCN a finalisé le 30 janvier son rapprochement avec l’équipementier privé de sécurité et de défense Thalès, qui entre dans son capital à hauteur de 25 %. Pour Jean-Marie Poimbœuf, la phase nationale de regroupement précède en effet celle au niveau européen. Des rapprochements similaires, effectifs en Allemagne et en Espagne, se précisent en Grande-Bretagne.