Au 25e jour de grève de la faim de six anciens dockers intermittents du port de Dunkerque, l’assemblée générale du 3 février a approuvé à l’unanimité le protocole d’accord proposé par le médiateur nommé par le préfet du Nord, Bruno Vergobbi. Le conflit porte sur le calcul de l’indemnité de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante. Les anciens dockers, un peu plus de 80 retraités, protestent contre le montant de l’indemnité assis sur un faible nombre de journées travaillées; le nombre de jours de grève de 1992 ayant été pris en compte pour ce calcul.
Pour revaloriser l’indemnité, sans toucher aux dispositions légales, le médiateur a proposé deux corrections. D’une part, reprendre le calcul de la base salariale de 1992 en intégrant les dimanches de grève. D’autre part, ne pas se limiter à 1992, mais prendre pour chacune des personnes la période de 12 mois la plus favorable des deux dernières années d’exercice, en 1991 et 1992. Cette solution, a insisté le médiateur, est conforme aux pratiques des Caisses régionales des Affaires maritimes, qui admettent dans certaines circonstances de remonter d’un an dans les calculs. La solution revalorise de 14 à 15 % en moyenne l’indemnité d’ACAATA (Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante), en favorisant plutôt les plus bas salaires. Elle est applicable immédiatement avec effet rétroactif.
La CNTPA tire la sonnette d’alarme
La Coordination des travailleurs portuaires et assimilés, syndicat reconnu qui rassemble les dockers nazériens et dunkerquois, alerte le monde portuaire et au-delà tous les travailleurs concernés par un départ anticipé en cessation d’activité liée à l’exposition à l’amiante. Selon Franck Gonsse, coprésident, et Gilles Denigot, conseiller spécial de l’organisation, le gouvernement cherche à reculer la date de départ des dockers concernés. Au lieu de considérer une année calendaire d’exposition, il serait décompté tous les jours d’absence des quais: arrêts pour accidents de travail, maladie, grève, dimanches… “Nous sommes parvenus à faire d’abord édulcorer le projet, puis à geler la parution d’un projet de circulaire qui devait s’appliquer le 1er février. Mais nous voulons l’abandon pur et simple de cette tentative, qui, commençant par les dockers, concernerait vite tous les travailleurs concernés”, résume Franck Gonsse.