Produits pétroliers: une contribution importante à l’activité

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La Basse-Seine est l’un des deux grands pôles historiques de l’industrie pétrolière nationale. Si Le Havre reçoit à la fois du pétrole brut et des produits pétroliers raffinés, Rouen ne traite que les seconds. Depuis déjà plusieurs années, à quelques rares exceptions près, le port haut-normand ne reçoit plus la matière première par voie maritime; le brut coule depuis Le Havre par les pipelines.

Par contre, de par sa proximité du marché francilien, Rouen s’est fortement positionné sur les produits raffinés. Outre les volumes traités dans le cadre des grands acteurs pétroliers présents, Rouen accueille d’importants spécialistes du stockage comme BTT (Honfleur) et Rubis Terminal (Grand-Quevilly). Si jusqu’à présent les tonnages traités oscillaient entre 6,5 et 8 Mt annuellement, Rouen a vu son chiffre faire un bond de 19 % en 2006 à plus de 10 Mt.

Produits raffinés: une position importante en 2006

Ce n’est pas d’hier que le port de Rouen occupe une position importante dans les trafics pétroliers. C’est en effet dans les années 1930 que les installations pétrolières présentes sur les rives de la Seine ont été réalisées. Pour se limiter aux années récentes, il faut souligner que les trafics de produits pétroliers ont toujours occupé une position importante. "Les produits pétroliers raffinés constituent un fonds de cargaison essentiel pour l’activité portuaire rouennaise, mais pas le seul, souligne Martin Butruille, directeur commercial et de la communication au Port autonome de Rouen. Ils sont l’un des deux piliers du trafic du port de Rouen, l’autre étant les céréales."

Depuis plusieurs années, le trafic de produits pétroliers raffinés pèse entre 30 et 40 % du trafic rouennais (7,2 Mt en 2000, soit 31,5 % du tonnage total). Cette proportion a fortement progressé l’an passé avec 10,2 Mt de trafics traités, soit 43,6 % du tonnage global. Par rapport à 2005, ce trafic a gagné 19,2 %. Il faut souligner que Rouen ne traite pas de trafic maritime de pétrole brut, à la différence des autres grands ports concernés par les trafics pétroliers. Les approvisionnements des raffineries ExxonMobil (Notre-Dame-de-Gravenchon) et Shell (Petit-Couronne) sont réalisés par pipeline depuis Le Havre.

En matière de capacités, la raffinerie du groupe ExxonMobil peut traiter 11,3 Mt, tandis que Shell à Petit-Couronne atteint 7,3 Mt. Il faut ajouter à ces capacités de raffinage, les importants volumes de stockage présents en bordure de rivière, soit 240 000 m3 pour BTT (Honfleur) et environ 300 000 m3 dédiés aux produits pétroliers chez Rubis Terminal (Grand-Quevilly).

La forte croissance du trafic rouennais dans ce secteur s’explique par le déficit national en production de gazole. 2,15 Mt y ont été manutentionnées l’an dernier (+ 26,6 %), dont la part dominante aux importations (+ 36 %). Autre courant important, les échanges d’essence qui pèsent plus de 2 Mt (+ 25,5 %). Les exportations sont largement dominantes et constituées notamment d’expéditions vers l’Amérique du Nord, très déficitaire dans cette production.

Concernant les conditions commerciales propres à ces trafics, Marin Butruille indique: "Pour les produits pétroliers, le port de Rouen a une approche commerciale tenant compte des évolutions de ces trafics, ce qui favorise leur développement. Il y a une concertation permanente avec les opérateurs (stockage ou raffinage). Le Port autonome est très attentif aux besoins d’espace des entreprises de ce secteur et a une attitude commerciale de facilitation des extensions ou implantations. Il faut enfin savoir que les produits pétroliers raffinés, du fait de leur dangerosité, sont des marchandises sensibles nécessitant une grande attention de la part de tous les services portuaires."

La Basse-Seine, place forte pour les biocarburants

De par sa forte présence à la fois sur les marchés agricoles (Rouen est le premier port européen d’exportation de céréales) et sur les marchés pétroliers, la Basse-Seine a tout naturellement développé une importante filière biocarburants. La première phase de ce développement a été centrée sur Grand-Couronne avec la mise en place de Diester Industrie, productrice de biodiesel (marque "diester"). Cette unité industrielle, développée en complément de l’usine de trituration de Saipol, a vu le jour dès 1994 avec 120 000 t de capacité de production de biodiesel. L’huile brute (de colza) est reçue depuis la Saipol voisine et subit une opération d’estérification chez Diester-Industrie pour être transformée en biodiesel. L’opération génère un co-produit, la glycérine à hauteur d’environ 10 %, vendu sur le marché.

La capacité de production de Diester-Industrie à Grand-Couronne a été augmentée à 250 000 t en 2002. Aujourd’hui, est développé un projet de nouvelle unité d’estérification pour 250 000 t pour une mise en service dès 2008. Précisons que la production de biodiesel issue de Diester-Industrie est expédiée pour les deux tiers par voie fluviale vers les raffineries voisines, Shell (Petit-Couronne), Exxon-Mobil (Notre Dame de Gravenchon) et Total (Le Havre). Au cours de l’année 2005/2006, 254 300 t sont sorties de l’usine (+ 9,4 %). Ajoutons que Rubis Terminal réalise également de l’incorporation de biodiesel dans le gazole pour le compte de ses clients.

La Basse-Seine n’est pas seulement positionnée sur le segment du biodiesel, mais aussi sur celui du bioéthanol. Il faut rappeler en effet que la société BENP (Bio-Ethanol Nord-Picardie), conduite par le groupe sucrier Tereos, réalise actuellement, pour une mise en service au printemps, une unité de 200 000 t de capacité de production de bioéthanol à Lillebonne (utilisation d’environ 830 000 t de blé). BENP Lillebonne et Diester-Industrie Grand-Couronne bénéficient d’un avantage significatif, avec leur ouverture sur la desserte fluviale et maritime… partagée avec les utilisateurs de ces produits, l’industrie pétrolière.

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