Rétrospective André Hambourg (1909-1999)

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Le musée de la Marine organise à Paris une rétrospective du peintre de la Marine André Hambourg jusqu'au 15 janvier.

Cette exposition couvre quasiment le xxe siècle sur les 1 000 m2 des salles du sous-sol du palais de Chaillot: 294 peintures à l'huile, aquarelles, pastels, gravures, lavis et dessins. André Hambourg a en effet touché à tout. Entré à l'École nationale des beaux-arts en 1927, il réalise sa première exposition l'année suivante… à 18 ans! En 1933, il remporte le prix de la Villa Abd-el-Tif, qui lui permet de passer deux ans à Alger. Trois ans plus tard, il effectue son service militaire en Algérie et continue à peindre. L'État lui achète des toiles et même lui en commande. Mobilisé à Casablanca en 1939, il est démobilisé l'année suivante, rejoint la Résistance et est affecté à Alger à l'hebdomadaire militaire Combattant 43 comme rédacteur-dessinateur-reporter. Il fait partie de la Première Armée du général Leclerc jusqu'à Berchtesgaden, nid d'aigle d'Hitler. Cette expérience de la guerre transparaît dans ses œuvres de l'époque, mais il hésite à reprendre véritablement la peinture jusqu'en 1948… date de son mariage! En 2006 selon ses vœux, sa veuve Nicole fera don au musée de la Marine de certains de ses tableaux et dessins d'inspiration maritime. André Hambourg avait effectué des reportages illustrés lors de missions à bord de bâtiments de combat en 1944 puis avait embarqué en 1947 sur le cuirassé Richelieu, avant de devenir peintre officiel de la Marine en 1952. Cette nomination lui permet ainsi de parcourir le monde à bord de diverses unités, dont la Jeanne-d'Arc. En 1986, il participe la campagne "Statue de la Liberté" du bâtiment-école en mission aux États-Unis. La même année, il est promu commandeur des Arts et Lettres et commandeur de la Légion d'Honneur.

Un petit film d'une vingtaine de minutes, présenté dans le cadre de l'exposition, fait découvrir le peintre à la fin de sa vie au cours laquelle… il a fait ce qu'il voulait quand il le voulait!

PLUS QU'UN CATALOGUE

Un livre sur André Hambourg retrace son évolution artistique. Les multiples reproductions de ses œuvres sont accompagnées de textes rédigés par deux amiraux, le conservateur adjoint du musée de la Marine, un photographe de quarante ans son cadet et enfin son épouse. "Il peignait la mer, le ciel et le soleil. Les couleurs explosaient sur la toile" (vice-amiral d'escadre Pierre Bonnot). Il a décoré la Cour européenne de justice (60 m2 en cinq tableaux) et une salle du porte-avions Foch (tableau présent à l'exposition). Dans les années 1950, les Messageries maritimes et la Compagnie générale transatlantique lui commandent des tableaux pour leurs paquebots Calédonien, Cambodge, Pierre-Loti, Liberté, Ville-de-Bordeaux et France. Venise, qu'il découvre au printemps 1957, l'éblouit et devient un thème récurrent du mariage du ciel et de l'eau. "Venise a toujours été là, enfin depuis le Xe siècle, on s'oublie, ça permet de vivre en oubliant la vie" (André Hambourg). La fameuse cité sur la lagune est son troisième port d'attache avec la Normandie et Saint-Rémy de Provence. C'est aussi à Venise, qu'il se révèle un peintre de "l'horizontalité" avec des tableaux longs et étroits, cadrage qu'il réutilise au cours de ses voyages. Finalement, André Hambourg aura passé soixante ans de sa vie à peindre la mer et des navires.

Le peintre André Hambourg, rétrospective

Paris, jusqu'au 15 janvier Musée national de la Marine

Tél.: 01 53 65 69 69

Fax: 01 53 65 69 65

www.musee-marine.fr

Le livre "André Hambourg (1909-1999)"

Éditions Le Télégramme

155 pages/35 €

ISBN: 2-84833-175-5

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