À la lumière de l’affaire de l’ancien porte-avions Clemenceau, l’État doit arrêter dans ces prochains mois une solution pour la déconstruction et le désamiantage des navires en fin de vie. L’une des solutions régulièrement avancées consisterait à faire de Brest un pôle de démantèlement militaire, les navires civils étant déconstruits dans un autre port.
Plusieurs, sur la façade Manche-Atlantique, ont déjà posé leur candidature pour accueillir une telle filière professionnelle créatrice d’emplois, mais très gourmande en capitaux.
Dans le port du Havre, le comité d’expansion économique de l’agglomération, Le Havre-Développement (LHD), s’apprête à lancer un groupe de travail spécialement dédié à cette filière industrialo-portuaire. Ce groupe de travail, qui devrait commencer à se réunir au début de l’année 2007, aura comme vocation d’étudier le marché, d’analyser les perspectives et de définir, le cas échéant, les modalités de lancement d’une telle filière hautement technique.
Ce groupe de travail réunira des représentants de l’État, de la ville du Havre, du port autonome, de la CCI, du Havre-Développement – pilote de l’affaire – et d’entreprises régionales concernées par ce secteur industriel. De son côté, le syndicat CGT milite depuis des mois pour la constitution d’une filière havraise dédiée au démantèlement des navires. En quelque sorte, Le Havre renouerait ainsi avec un pan entier de son histoire, lorsque le port construisait des navires pour la marine marchande.
Depuis la fin des ACH, en 1999, toutes les tentatives pour relancer la réparation navale n’ont pas fonctionné. Le dock flottant, qui était depuis plus de vingt ans le symbole de cette activité-là, n’a pas été vendu comme le prévoyait au début de l’année la direction du port autonome. À la demande du ministre de l’Équipement et de la Mer, la procédure de vente avait été gelée en attendant une décision sur la filière de démantèlement des navires.