Le musée portuaire de Dunkerque organise, jusqu’au 31 décembre, une exposition sur la pêche à la morue au large de l’Islande, qui a connu son apogée au milieu du XIXe siècle.
Depuis longtemps, la morue salée était très appréciée en France qui l’importait des Pays-Bas. Sa pêche au large de l’Islande commence au XVIIe siècle, quand les marins dunkerquois repèrent des bancs importants. Louis XIV décide alors de briser le monopole néerlandais de vente de la morue et conclut un accord de pêche avec le Danemark, propriétaire de l’Islande à l’époque. Dunkerque devient progressivement le premier port français pour la morue: en 1782, 80 navires partent en Islande pour approvisionner le royaume. Ruiné pendant la Révolution, le port ne retrouve sa prééminence face à Gravelines et Boulogne qu’au milieu du XIXe siècle. Entre 1859 et 1862, plus de 130 navires en partent chaque année pour aller en Islande. La morue, préparée à la "dunkerquoise" est en effet un plat de luxe très recherché. Mais dans les années 1880, les consommateurs prennent goût au poisson frais et achètent moins de morue salée. De plus, les bancs islandais se raréfient, les coûts de main-d’œuvre augmentent et les chalutiers à vapeur font leur apparition, armés par des compagnies britanniques et allemandes. Finalement, le dernier morutier français rentre d’Islande en septembre 1938.
Une campagne de pêche à la ligne, dans des conditions éprouvantes, durait six mois. En outre, les salaires des pêcheurs dépendaient de la qualité des prises.
L’exposition présente cette "vie sans printemps" à l’aide de modèles réduits de goélettes, d’aquarelles et de photographies. Et surtout, les témoignages d’un armateur, d’un matelot, d’un capitaine, de sa femme, restée à terre, et de son fils embarqué comme mousse, font revivre une campagne de pêche, de ses préparatifs au retour à Dunkerque.
Pêcheurs d’Islande, une vie sans printemps
Dunkerque, jusqu’au 31 décembre
Musée portuaire – Tél: 03 28 63 33 39