L’obligation d’emploi de soutes en basse teneur en soufre est peu probable aux États-Unis, faute d’une demande suffisante de la part des armements. Selon des fournisseurs de soutes de New York, seule la Californie l’exige, depuis décembre, pour les moteurs diesel auxiliaires de tous les navires dans un rayon de 24 milles de la côte.
Il n’en est pas de même pour les pays européens, soucieux de diminuer la pollution atmosphérique à partir de navires. Depuis mai, les États baltes exigent une teneur de 1,5 % en soufre de la part de tous les navires entrant dans la "zone de contrôle des émissions de soufre" en mer Baltique. Ceux de la mer du Nord et de la Méditerranée devraient faire de même dans le courant de l’année.
D’après Bluewater Network, composante à San Francisco de l’organisation écologiste "Les amis de la terre", l’OMI va probablement exiger dans les prochaines années une teneur en soufre inférieure à celle en usage aux États-Unis. Déjà, les autorités américaines et canadiennes commencent à négocier des mesures similaires à celles des États baltes… mais qui ne devraient pas se matérialiser avant dix ans! Les fournisseurs de soutes sont du même avis, car l’usage aux États-Unis de soutes à basse teneur en soufre entraînerait des difficultés en termes de logistique et d’approvisionnement. Les raffineries du golfe du Mexique utilisent du pétrole à haute teneur et celles du Nord-Est et de la côte Ouest consomment peu de pétrole à basse teneur. Elles ne vont donc guère modifier leurs normes, car le fioul résiduel et les soutes pour navires ne constituent que des produits secondaires. De plus, les fournisseurs de soutes soulignent le manque d’espace d’entreposage pour des catégories supplémentaires de fioul.
Enfin, le prix entre en jeu. Dans le port de New York, une tonne de soutes à 1,5 % de soufre coûte $ 15 de plus que celle à 4,5 %.