Exit la Compagnie marseillaise de réparation (CMR). Le dernier pôle de réparation navale lourde sur la façade méditerranéenne de l’Hexagone, arbore désormais pavillon espagnol. Le tribunal de commerce a donné le feu vert à sa reprise par l’Union naval Marseille (UNM), filiale de droit français créée spécialement par l’Union Naval Barcelona, elle-même dépendante du groupe Boluda. Placée en redressement judiciaire depuis novembre dernier, l’entreprise de réparation navale marseillaise tourne une nouvelle page de 30 ans d’histoire particulièrement mouvementée. Le dernier épisode aura vu l’entreprise barcelonaise tourner autour du pot pendant près de deux ans avant de se décider.
L’UNM, qui prévoit de reprendre 111 des 128 salariés de l’ex-CMR, prend en même temps la gestion de deux formes de radoub amodiées du PAM. Pour ses débuts, son dirigeant, Jordi Llaurado, se montre plutôt prudent. "Il faut changer les choses petit à petit, en comprenant les erreurs du passé. Je crois que nous sommes dans le bon schéma, avec d’importantes infrastructures, pour faire de cette entreprise un leader de la réparation navale et apporter du travail, notamment au niveau du réseau de sous-traitants", explique-t-il. De leurs côtés, les salariés manifestent une réserve similaire. "Nous ne connaissons pas leur organisation et la façon dont ils entendent travailler", exprime un représentant syndical.
Alors que s’achevaient les travaux de réparation, le dernier sous les couleurs de la CMR, du Descartes, l’un des six méthaniers de Gazocéan, l’UNM annonçait la conclusion prochaine d’un accord avec le norvégien Aker Yards, propriétaire notamment des chantiers navals de Saint-Nazaire. Le contrat porterait sur la réparation de ses unités, notamment des paquebots, croisant en Méditerranée.
L’UNM ne connaîtra pas de temps mort puisque son carnet de commandes comporte l’arrêt technique de deux navires pour ces jours-ci: le Monte-Cinto, cargo-mixte de la SNCM, et le Blue-Dream, ex-Renaissance-6, paquebot construit aux Chantiers de l’Atlantique et armé par Pullmantur Cruises.