Les boues toxiques déversées dans treize décharges dans et autour d’Abidjan seront analysées et traitées en France.
Un diplomate français a indiqué à l’agence Reuters que le nettoyage de trois sites est presque terminé et que, à la mi-octobre, les boues récupérées seront acheminées par mer en France, qui dispose de trois sites de traitement de déchets toxiques près d’Orléans. Plus de 580 t de boues étaient arrivées le 19 août à Abidjan à bord du pétrolier panaméen Probo-Koala, affrété par le groupe néerlandais Trafigura Beheer.
Selon ce dernier, ces boues sont constituées d’essence, de soude caustique, d’eau et de produits utilisés pour nettoyer les cuves servant au transport de pétrole. Mais pour les experts de l’OMS, elles contiennent aussi de l’hydrogène sulfuré, produit toxique en grandes quantités et dégageant une odeur nauséabonde. Leur déchargement constituerait une infraction à la législation internationale sur le traitement des déchets toxiques.
Le bilan des victimes s’alourdit. Au 25 septembre, les autorités médicales ivoiriennes ont dénombré 8 morts et 80 000 consultations pour intoxication à la suite de difficultés respiratoires, maux d’estomac, nausées et saignements de nez. Sur le plan judiciaire, dix personnes ont été arrêtées, dont deux cadres français de Trafigura Beheer.
De son côté, l’organisation écologiste Greenpeace a bloqué le Probo-Koala dans le port estonien de Paldiski le 26 septembre. Selon les autorités estoniennes, le Probo-Koala a été contrôlé le 15 septembre et n’a pas de produits toxiques à bord.
Toutefois, elles ont ouvert une enquête sur d’éventuels déversements sauvages antérieurs de substances toxiques dans les eaux territoriales. En outre, elles attendent la requête officielle du gouvernement de Côte d’Ivoire pour éventuellement saisir le navire.
Avant d’aller en Côte d’Ivoire, le Probo-Koala s’était vu refuser l’entrée du port d’Amsterdam, dont la municipalité a ordonné une enquête en vue d’éviter une catastrophe similaire. Enfin, le parquet d’Amsterdam a déjà ouvert une enquête judiciaire.