Cinquante mille euros, le prix d’une berline de prestige, c’est ce que s’apprête à débourser l’Union Naval Barcelona (UNB, groupe Boluda) pour mettre la main sur le dernier fleuron de la réparation navale marseillaise. En dépôt de bilan depuis bientôt un an, la Compagnie marseillaise de réparation (CMR) devrait bientôt basculer dans le giron du réparateur barcelonais. Ce dernier a confirmé son intention auprès du tribunal de commerce de Marseille qui statuera définitivement le 19 septembre.
L’UNB, qui mène depuis des mois des négociations pied à pied avec les syndicats de l’entreprise et les pouvoirs publics, conserverait 105 des 122 salariés, soit la quasi-totalité de l’effectif en tenant compte des départs en retraite et des ayants droit du plan amiante.
Autre donnée positive qui vient compenser le faible prix d’achat de l’entreprise, le repreneur s’est engagé à investir 3 M€, dont 1,5 M€ immédiatement en compte courant. Les caisses de la CMR sont en effet vides.
L’UNB réalise une bonne opération sur Marseille. En prenant possession de la CMR, qui sera vraisemblablement rebaptisée Union Naval Marseille, elle décongestionnera son chantier en Catalogne trop à l’étroit. Et surtout, cela lui permettra de faire tourner les formes de radoub 8 et 9 (respectivement 320 et 250 m de long) dont elle a obtenu cet été la concession pour 18 ans auprès du Port autonome de Marseille (PAM). Ses dirigeants, qui parlent de créer "le plus grand chantier de réparation de la Méditerranée", avancent une prévision de réparation de 52 navires pour un chiffre d’affaires annuel de 25 M€. Un peu plus que ce qu’ils réalisent aujourd’hui à Barcelone.