Une formation maritime à vocation régionale?

Article réservé aux abonnés

Avec environ 500 inscrits maritimes polynésiens en activité armant une trentaine de caboteurs approvisionnant des îles plus ou moins lointaines, se pose inévitablement le problème de la formation de base et continue selon la norme internationale STCW95; les "petits" brevets d’outre-mer ne sont plus d’actualité.

Créée en 1980, l’école de formation et d’apprentissage maritime est devenue en 2002, l’Institut de formation maritime, pêche et commerce (IFM-PC), après une sévère remise en niveau réalisée à partir de 2001.

Aujourd’hui, l’IFM-PC forme aux brevets passerelle des capitaines 200 UMS (maxi 20 milles de la côte) et des patrons de navigation côtière 500 UMS (maxi 200 milles), ainsi qu’aux brevets machine jusqu’à 750 kW. 230 capitaines 200 et 84 patrons 500 UMS ont ainsi été formés.

L’ambition est maintenant de passer à 3 000 UMS pour la passerelle et 3 000 kW pour la machine. En mai dernier, un représentant de la Direction des affaires maritimes (DAM de métropole) est venu à l’IFM pour étudier la faisabilité d’un tel projet. Ce dernier est d’autant plus nécessaire que d’ici à cinq ans, une quinzaine de brevetés 3 000 UMS sera partie en retraite et qu’il faudra bien les remplacer (ou accorder des dérogations). En outre, quelques caboteurs sont de plus en plus grands.

Des modules en anglais?

Selon toute probabilité, la DAM devrait émettre un avis favorable à ce projet qui nécessitera de nouveaux simulateurs, des intervenants plus "pointus" et un "vrai" niveau de formation à l’anglais maritime.

Constatant que l’environnement du Pacifique Sud est nettement anglophone, l’idée du directeur, Alphonse Kautai, est de proposer aux navigants des îles "voisines" des modules de formation en anglais; ce qui renforcerait le niveau d’intégration des riches TOM français dans une zone anglophone infiniment moins aisée (Australie et Nouvelle-Zélande exclues, bien sûr).

Selon les prévisions, les formations 3 000 UMS/kW doivent être prêtes pour octobre 2007 avec ouverture des sessions en janvier 2008 car il faut deux mois de cours préparatoires. La principale incertude vient d’ailleurs; de la capacité du territoire à construire un nouveau bâtiment, jouxtant l’actuel.

Cela dit les cinq permanents et les quinze intervenants (dont le premier commandant du paquebot Paul-Gauguin et un pilote retraité de l’aéronavale) font comme si tout devait se passer comme prévu.

21 % de PSC en 2005

Depuis la loi organique du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française, sont restées de la compétence de l’Etat “la police et la sécurité de la circulation maritime; la surveillance de la pêche maritime; la sécurité de la navigation et coordination des moyens de secours en mer; la francisation des navires; ainsi que la sécurité des navires de plus de 160 tjb et de tous les navires destinés au transport des passagers”.

Pour faire simple, la Polynésie est compétente en matière de circulation maritime à l’intérieur des lagons et pour les bateaux de plaisance de moins de 24 m ainsi que pour la formation maritime.

Le contrôle des navires étrangers en escale (PSC) en Polynésie est donc de la responsabilité de l’État, bien que ce territoire ne fasse pas partie ni de l’Union européenne, ni du mémorandum de Paris. Si le PSC était encore une idée neuve en 2002, trois ans plus tard, le taux de contrôle est monté à 21 %, avec deux détentions explique le responsable des Aff Mar locales , Eric Levert (qui est rentré cet été à Paris). L’objectif 2006 est d’arriver aux 25 % exigés par la directive européenne et le mémorandum afin d’être crédible et de pouvoir à terme être admis dans le mémorandum de Tokyo.

Une centaine de navires par an sont susceptibles d’être visités par les trois inspecteurs “habilités MOU”: des cimentiers, quelques paquebots et autres gaziers, ainsi que des pétroliers.

Les Aff Mar se préoccupent, indirectement, du viellissement de la flotte de caboteurs (18 ans selon l’Atlas des routes maritimes, réalisé par le Service des transports maritimes et aériens) et du manque de moyens de levage pour les entretenir correctement: la capacité de la cale de halage a été réduite de moitié à 400 t et le dock flottant de la Marine nationale a une durée de vie résiduelle de six à sept ans au mieux. Elles se réjouissent par contre de l’accord trouvé avec la Socatra pour embarquer à bord du Nizon, pétrolier affrété par Total et Mobil, deux élèves officiers polynésiens durant trois mois.

M.N.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15