Avec un peu plus de 256 000 habitants, concentrés à 80 % entre Tahiti et Moorea, la population de la Polynésie française ne peut pas générer des trafics portuaires exceptionnels, même si certaines marchandises (les diverses notamment) sont comptées deux fois au débarquement de l’étranger, par exemple, puis à l’embarquement vers les îles.
Toujours est-il qu’en 2005, le trafic total portuaire était de presque 1,8 Mt, en baisse de 0,45 % par rapport à l’année passée. À 1,054 Mt, le trafic international a chuté de presque 1,3 %. Ce sont les importations qui sont à l’origine de cette baisse. Elles ont atteint 1,020 Mt (− 1,6 %). En grandes masses, les débarquements de vracs secs et de conteneurs ont représenté presque 564 000 t (− 4,5 %), alors que les hydrocarbures liquides et gazeux augmentaient de 2,75 % à 452 000 t.
L’export international a augmenté de plus de 10 % atteignant presque 34 000 t grâce à une soudaine exportation de 4 155 t de produits liquides. Mais l’essentiel du trafic est constitué des vracs secs et conteneurs à hauteur de 28 000 t, stable par rapport à 2004.
Un trafic déséquilibré
Le commerce intrapolynésien est en croissance continue depuis au moins 2002. Il atteignait presque les 742 000 t; le trafic Tahiti/Moorea représentant plus de 428 000 t (− 0,7 % par rapport à 2004) et celui entre Tahiti et les autres îles polynésiennes, presque 313 000 t (+ 2,70 %). Ce dernier est totalement déséquilibré: 264 000 t dans le sens Tahiti/archipels; un peu plus de 49 000 t dans l’autre. En un an, les chargements des archipels vers Tahiti ont augmenté de plus de 28 %.
Ici comme en Nouvelle-Calédonie ou à La Réunion, le trafic conteneurisé est très déséquilibré: sur les 69 025 EVP (+ 3,92 %), soit 56 425 conteneurs qui ont transité par le port, 34 550 EVP pleins ont été débarqués et 2 200 pleins ont été chargés, accompagnés de 32 275 EVP vides. Papeete est également l’un des rares ports qui compte encore le nombre de conteneurs de 10’ (9 m3). Ces derniers sont toujours utilisés à destination des îles.
Avec plus de 1,725 million de passagers (+ 6,11 %), le Port autonome de Papeete se situe dans le peloton de tête des ports français; dans l’ordre de grandeur de, par exemple, Nice (1,406 millions) et pas si loin de Marseille (2,100 millions). Cela dit, le trafic est essentiellement dû au fait que beaucoup de personnes habitent Moorea et viennent travailler à Papeete. Cela a généré un trafic de presque 1,6 million, en croissance continue depuis au moins 2002. Les échanges avec les autres îles beaucoup plus lointaines sont bien plus faibles et variables: 35 851 en 2005 contre 27 812 l’année précédente, mais loin derrière les 47 316 passagers de 2002.
Les voitures viennent de plus en plus d’Asie
Si le marché est stable à environ 8 000 véhicules neufs par an, pour une population de l’ordre de 256 000 habitants, les gros 4X4 et autres pick-up viennent de plus en plus directement d’Asie, note avec regret Maeva Siu, directrice d’Ami Tahiti, agent de Wallenius Wilhelmsen, principalement. En nombre de véhicules, l’Asie et l’Europe sont à égalité, mais en poids l’Asie représente 56 % du tonnage débarqué; et Wallenius Wilhelmsen ne charge qu’en sortie d’Europe.
En 2002, la Polynésie avait importé 7 218 véhicules neufs, dont 73 % sortaient d’Europe. La tendance n’est donc pas favorable à l’Europe.
En sa qualité de Présidente du syndicat des (dix) agents maritimes long cours, Maeva Sui est une fervente partisane de l’approfondissement de la passe avec la mise en place d’un nouveau poste à quai. Là encore, la modernisation des installations portuaires de Fidji préoccupe au moins autant que le sentiment de flottement dans les options politiques et économiques de l’actuel gouvernement.
M.N.