Le remplaçant du Tuhaa-Pae-II (1980), qui dessert les cinq îles australes, est attendu depuis des années. En juin 2003, ce devait être un cargo mixte à construire en Croatie. Aujourd’hui, il s’agit plutôt d’un supply vessel disposant de cabines et de dortoirs devant être construit par Mariner Shipyard en Louisiane (États-Unis), explique Patrice Colombani, gérant de la compagnie et, par ailleurs, propriétaire terrien. D’une valeur d’environ $ 7,5 millions (investissement défiscalisé), équipements compris, le futur Tuhaa-Pae-IV devra mesurer 60 m sur 12 m de large pour un tirant d’eau de 3,80 m. Sa capacité de transport sera de 1 500 m3, constitués par 56 EVP (dont 30×10’) sur deux hauteurs. Une dizaine de prises frigos sont prévues pour du froid positif et négatif. Deux grues jumelables à 20 t chacune, ainsi qu’une barge de déchargement, complètent l’équipement. La vitesse de service sera de 12 nœuds. Outre les cabines pour les 19 membres d’équipage (dont deux à trois dockers pour les opérations commerciales), dix cabines de deux sont prévues pour les passagers, ainsi qu’une sorte de dortoir à ciel ouvert pour ceux préférant dormir à la belle étoile. Rurutu, l’île des Australes la plus proche de Papeete, est tout de même à 36 heures de mer de Papeete. La livraison est attendue pour fin 2007, un an après la signature du contrat.
Ce chantier américain en sera ainsi à sa 2e livraison en Polynésie. Il a en effet construit le Cobia-III, mis en exploitation en janvier dernier par la SNC Hargous et Cie sur les Tuamotu Ouest. Selon toutes probabilités, le Tuhaa-Pae-II sera mis en vente; Patrice Colombani espérant voir baisser ses coûts d’exploitation avec le sa nouvelle unité. Il lui restera encore à remplacer le Vai-Aito… de 1976, qui dessert pour le compte de la Société de navigation des Archipels, les îles de l’Ouest des Tuamotu.
Les préoccupations du gérant de la Société de navigation des Australes sont multiples et concernent surtout l’exonération de TVA dont doivent bénéficier les 29 caboteurs polynésiens bénéficiant d’une licence d’exploitation. Cela est prévue en 2006, mais le dossier n’est pas totalement bouclé. Par ailleurs, le gouvernement est revenu sur l’exonération de droits et taxes sur les pièces détachées dont bénéficiaient également les caboteurs. Les textes auraient été faussement interprétés. Cela provoque une certaine grogne.