Placée sous l’autorité de la Nouvelle-Calédonie depuis qu’elle est devenue compétente en matière de formation professionnelle, l’École des métiers de la mer (EMM) assure plusieurs formations maritimes de base au commerce selon la convention STCW 95, à la pêche et à la plaisance avec une adaptation au contexte local.
Pour le commerce, l’EMM forme jusqu’au brevet de capitaine 500 UMS (250 tjb à moins de 200 milles d’un abri) et à celui de mécanicien 750 kW. La modestie de la flotte locale immatriculée au commerce explique ce niveau. La Nouvelle-Calédonie n’est pas la Polynésie et cela fait des années que la SLN n’arme plus de navire.
L’École travaille pour le plus grand nombre, les Provinces qui financent des programmes de formation, les entreprises et les personnes privées.
Depuis la mi-juin, elle a commencé un cycle de formation de lamaneurs et de dockers pour le port de Goro Nickel, situé dans la Province Sud, en baie de Prony. Une vingtaine de personnes étaient concernées. Ce port a vocation à alimenter l’usine d’oxyde de nickel du projet Goro Nickel associant le canadien Inco (90 %) et les trois Provinces de la Nouvelle-Calédonie. Exceptionnelles, ces formations montrent la souplesse et la volonté de l’EMM de s’adapter aux demandes. "Il y a une sorte d’obligation de résultat qui s’impose à nous, si nous souhaitons survivre dans un petit pays", souligne André Copola, directeur adjoint enthousiaste.
Parmi les formations spécifiques de la Nouvelle-Calédonie, on peut citer les stages d’initiation aux métiers de la mer (STIMM). S’ils ne sont pas qualifiants, ces stages servent probablement à éviter des morts chez les pêcheurs disposant de barques motorisées. Durant une semaine, ils suivent dans leur tribu une formation de base sur l’entretien courant d’un moteur hors-bord, le bon usage de moyens pyrotechniques, les rudiments de la pêche et de la navigation, etc. Le formateur arrive avec son camion atelier et son matériel de camping pour dispenser ces formations de brousse. L’obtention de l’attestation de suivi de cette formation permet de recevoir des aides publiques; une motivation comme une autre.
Être plus à l’écoute des “clients”
L’EMM et son personnel (13 permanents actuellement) ont fait l’objet en décembre 2005 d’un audit pédagogique de la part de l’inspecteur général de l’enseignement maritime. Parmi les neuf recommandations formulées, l’une insistait sur la nécessité de mettre en place une instance de concertation au sein de laquelle les employeurs, en particulier au commerce, et les organismes financeurs des Provinces, pourraient faire part de leurs besoins et de leur appréciation sur la qualité et l’étendue des formations proposées.
Il est également souligné que le “le secteur privé définit ses besoins de formation uniquement en fonction des obligations réglementaires liées à leur métier et non en fonction d’objectifs d’amélioration ou d’acquisition de nouveaux savoirs ou de savoir-faire”. Vaste dossier.