Le 1er septembre, l’armateur belge Exmar annonçait que le "premier transbordement commercial en mer d’une cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) d’un navire a eu lieu dans le golfe du Mexique".
Un volume de 20 650 m3 de GNL a été transbordé "avec succès" (tant mieux) du méthanier Excelsior (138 000 m3; construit en 2005) au Excalibur (même taille mais de 2002). "Grâce à cette étape importante pour l’industrie, la flexibilité opérationnelle des navires à système de régazéification qu’Exmar exploite en coopération avec Energy, sera fortement augmentée".
Le petit monde feutré du GNL a levé un sourcil interrogateur car cela fait des années que sont menées des études sur les chargements/déchargements de GNL en mer entre deux navires, sur base régulière et non pas en situation de crise. Le principal problème à régler étant de compenser les mouvements de plates-formes des navires, selon les différents états de mer.
Pour un spécialiste français du GNL et de ses différents types de terminaux, la dernière difficulté qu’Exmar et son partenaire américain Excelerate Energy devaient résoudre, était de définir la procédure de déconnexion des flexibles en cas d’urgence. Le GNL est aux alentours de − 160 oC; température défavorable à une bonne tenue mécanique de l’acier de la coque.
Avant que le transbordement de GNL de navire à navire devienne une pratique commerciale, il va falloir attendre un peu, estime le spécialiste français. Le temps nécessaire pour vérifier la tenue dans le temps des équipements et déterminer les conditions de mer maximales permettant cette opération, de façon régulière.
Mais Exmar et Excelerate Energy sont des pionniers. Depuis mars 2005, est en exploitation le terminal offshore Gulf Gateway, situé à 116 miles des côtes de Louisiane. Via une bouée flottante à laquelle sont reliés des gazoducs sous-marins, un méthanier équipé d’une unité de regazéification embarquée, décharge du méthane gazeux. Flottant entre deux eaux, cette bouée vient se fixer sous l’avant du navire où se trouve un sas. Dans ce dernier, s’effectue la liaison entre le "tuyau" de sortie du méthanier et celui d’alimentation du terminal off-shore.
Bon gré, mal gré dans cinq ans ou dans quinze, les différents terminaux offshore de méthane devraient se développer, estime le spécialiste français. L’Italie a un projet en cours dans le Nord de l’Adriatique; la Grande-Bretagne y pense.