François Lamoureux, ancien directeur général des transports et de l’énergie de la Commission européenne, est décédé le 26 août, à l’âge de 59 ans, des suites d’un cancer.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso a salué "le fonctionnaire prestigieux et dévoué, qui a apporté d’importantes contributions à la construction européenne. Le personnel qui a eu l’honneur de travailler avec lui n’oubliera jamais son intelligence, son sens de la vision et sa ténacité exemplaires".
François Lamoureux est entré à la Commission européenne en 1978, au service juridique. Remarqué par le secrétaire général de la Commission de l’époque, Émile Noël, il devint, par la suite, chef de cabinet de Jacques Delors en 1985, lorsque ce dernier prend la présidence de la Commission. Pendant les années passées à ses côtés, François Lamoureux jouera un rôle déterminant dans les grands dossiers européens: le marché intérieur, la politique de cohésion et l’Union économique et monétaire. En 1991, il devient directeur adjoint du cabinet du Premier ministre Édith Cresson; puis en 1993, il retourne à Bruxelles à la direction générale de l’industrie puis devient chef de cabinet de la commissaire à la recherche, Édith Cresson. De 1995 à 1999, il œuvre à la direction générale des relations extérieures avant d’être promu directeur général à la DG transports et énergie (DG Tren) jusqu’en 2005. En décembre, il est écarté de son poste lors de la restructuration des directeurs généraux à la Commission.
Lors de son passage à la DG Tren, François Lamoureux a laissé son empreinte. "Par sa capacité à concevoir des politiques ambitieuses, par sa rigueur pour les mettre en œuvre, François Lamoureux laissera le souvenir d’un très grand fonctionnaire européen", a déclaré Jacques Barrot, vice président de la Commission en charge des transports, lors de l’annonce de la disparition du fonctionnaire européen.
François Lamoureux a aussi laissé un souvenir parfois moins ému aux professionnels du transport, et notamment dans le maritime. Reconnaissant ses qualités de travail et de sérieux, les armements français ont parfois regretté "son sens de l’écoute orienté". Il était marin et amateur féru de régates lors de ses loisirs.
À la DG Tren, François Lamoureux a soutenu ardemment le projet Galileo. Il a surtout marqué son époque en proposant un projet alternatif à la Constitution européenne, sous le nom de code de "Pénélope", patronné par Romano Prodi, alors président de la Commission européenne. Ce projet prévoyait l’hypothèse où un État membre refuserait la constitution européenne. Il militait dans ce texte pour une Europe des hommes au service des citoyens. La Commission intergouvernementale n’a pas jugé utile de reprendre ces travaux.