Par rapport à la précédente, elle marque une diminution de 9,9 % (6,35 Mt), mais demeure nettement supérieure aux campagnes 2001/2002 (4,28 Mt) et 2003/2004 (4,97 Mt). Par rapport à 2004/2005, les chiffres 2005/2006 ont été marqués – à l’image de l’activité nationale – par une progression des sorties vers l’Union européenne (UE) et un tassement des tonnages sur pays tiers, le secteur dominant des activités rouennaises.
Comme l’explique un professionnel, cette campagne se distingue par un déficit important des récoltes dans la péninsule Ibérique et un lent début de campagne. La concurrence des pays de la mer Noire s’est rapidement fait sentir, tandis que les restitutions se faisaient attendre dans la communauté. "Tout le monde pensait que l’on ferait de bons chiffres sur l’Europe du Sud", explique-t-on.
Lors de la campagne 2005/2006, les volumes de blé ont perdu 11,3 % à 4,79 Mt. Les exportations vers les pays de l’UE représentent 0,87 Mt, en hausse de 104 %: l’Espagne (0,34 Mt) supplante l’Italie à la première place (0,28 Mt pour l’Italie). La troisième destination a été le Royaume-Uni avec 0,1 Mt, un volume stable d’une année sur l’autre. Côté pays tiers, les tonnages perdent 21,2 % à 3,92 Mt; les deux tiers des expéditions l’ont été vers l’Afrique du Nord et l’Égypte avec respectivement 1,99 Mt et 0,95 Mt. Par rapport à l’année précédente, c’est 17,8 % de moins pour le Maghreb contre une quasi stabilité pour l’Égypte (− 2 %). L’Afrique de l’Ouest constitue également l’une des zones de première importance pour les exportations de blé rouennais avec 0,8 Mt, en baisse néanmoins de 20,6 %. Trois pays se partagent la majorité des tonnages: le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun (0,6 Mt en tout).
Les sorties d’orge, qui avaient bien débuté l’année (50 % de progression à mi-campagne) ont finalement perdu 2,2 % à 0,93 Mt. Comme pour le blé, les destinations de l’UE ont progressé, passant de 0,32 Mt à 0,5 Mt (+ 54,9 %) avec une prédominance de l’Espagne (0,3 Mt). Les pays tiers ont généré 0,43 Mt (− 31,5 %): trois pays en représentent l’essentiel (Maroc, Chine, Arabie Saoudite).
Globalement, toutes céréales confondues, les sorties vers les pays de l’UE ont représenté une part de 24,1 % soit 1,38 Mt, contre 11,8 % pour la campagne 2004/2005 (0,75 Mt). Les pays tiers ont compté pour 75,9 % des sorties, soit 4,35 Mt, alors qu’ils représentaient 88,1 % un an plus tôt (avec 5,6 Mt). D’une campagne sur l’autre, les volumes pour l’UE ont progressé de 83,1 % alors que dans le même temps, les destinations pays tiers perdaient 22,4 %.
LE FLUVIAL À LA CÔTE
En ce qui concerne les pré-acheminements, le groupe Senalia constate une nouvelle diminution des transports ferroviaires: "Ils sont passés de 25 % (moyenne des cinq dernières années), à seulement 8,8 % sur la dernière campagne, relève Claude Garnier, directeur opérationnel. Nous avons subi une augmentation des tarifs sur les courtes distances (moins de 120 km). De plus, au niveau de l’organisation, les transports sur courtes distances n’intéressent pas, tandis que des embranchements ont été supprimés, une situation très pénalisante pour nous. Les céréales sont un produit pauvre: si la logistique dépasse 10 % du prix de la marchandise, elles vont ailleurs…". Côté acheminements fluviaux, Senalia explique que le mode profite du handicap de la voie ferrée, mais "la cale fluviale ne se modernise pas assez vite".