France: une récolte de grande qualité, moins de volumes

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La récolte française de l’été dernier a été marquée par une diminution de la production sur l’ensemble des céréales: blé, orge et maïs. Cependant, entre collecte et stock de report, le volume disponible en blé pour le marché a progressé très légèrement (+ 0,8 %) pour atteindre 35,9 Mt, alors que la production avait diminué de 7 % (34,9 Mt). Le millésime 2005 demeure toutefois l’un des meilleurs de ces dernières années. Côté orge, la récolte a également été inférieure à celle de 2004 avec 10,4 Mt, le volume des ressources disponibles diminuant de 2,7 % à 9,5 Mt. Enfin, la production de maïs a chuté de 15,6 % à 13,5 Mt, le volume disponible (avec le stock de report) passant à 14,3 Mt (− 12 %).

Au niveau national, les industries de l’alimentation animale ont utilisé plus de blé qu’en 2004/2005, avec 6,5 Mt (+ 13 %), les tonnages d’orge et de maïs étant par contre en diminution. Globalement, la production d’aliments composés a légèrement décru (− 1,4 %), compte tenu de besoins moindres du secteur avicole. Les besoins des autres branches économiques (panification, amidonnerie, etc..) demeurent stables d’une année sur l’autre.

La récolte de blé 2005 s’est distinguée par une très grande qualité. Plus de 85 % des blés récoltés s’inscrivaient dans les classes E et 1 de la grille définie par l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC). "La moisson 2005 totalise ainsi le volume le plus important de blés de classes E et 1 jamais enregistré depuis la mise en place de la grille de classement en 1999: 30 Mt!", soulignait l’Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) et Arvalis (Institut du Végétal) en septembre 2005.

LES EXPORTATIONS SUR L’EUROPE EN PROGRÈS

Dans un environnement où les volumes de céréales exportables sont stables ou en diminution, les ventes sur l’Union européenne (UE) sont les moins touchées. En 2005/2006, les exportations de blé vers les autres pays de l’Union ont progressé de 4,9 % pour atteindre 9,2 Mt contre 8,8 Mt lors de la campagne précédente. L’Espagne y a joué un rôle important. À Rouen par exemple, le trafic vers les pays de l’UE est traditionnellement dominé par l’Italie: en 2005/2006, l’Espagne l’a devancé. Les sorties d’orge vers l’UE ont baissé de 3 % (4 Mt), tandis que celles de maïs ont perdu 21,4 % à 6,1 Mt. Car sur les destinations européennes, les volumes faisant appel au transport maritime ne recouvrent qu’une partie, souvent limitée, des tonnages acheminés. Une bonne partie des échanges intracommunautaires fait appel au transport ferroviaire, au fluvial ou encore au routier.

Pour les pays tiers, l’ONIGC indique 6,4 Mt de blé exportées (7 Mt en 2004/2005), tandis que l’orge ne représente plus que 0,8 Mt (− 25 %). Le maïs est inexistant sur ces pays.

Le début de la campagne 2005/2006 a été marquée par une présence significative des pays de la mer Noire. Cette situation a évidemment pesé sur les exportations européennes. L’hiver rigoureux que les pays de l’Est ont connu, a eu pour conséquence de réduire leur présence ensuite. Par ailleurs, les bas niveaux d’eau des grandes fleuves européens (Rhin ou Danube) ont affecté la circulation des céréales en Europe centrale.

En ce qui concerne les mises à l’intervention, les volumes présentés en France ont été limités pour cette campagne, soit 650 000 t, avec 323 000 t de blé et 333 300 t d’orge. Les stocks français antérieurs (2,5 Mt) ont été revendus pendant la campagne. L’ONIGC indiquait début juin que "trois régions (Centre, Champagne-Ardennes et Bourgogne) concentrent 90 % des offres présentées à l’intervention en 2005/2006".

Au niveau européen, les quantités présentées atteignent, d’après la Commission européenne, 9,58 Mt contre 15,75 Mt pendant la campagne 2004/2005. Le blé tendre compte pour 3,13 Mt (dont 1 Mt en Hongrie et 0,6 Mt en Allemagne et en Pologne), 2,54 Mt d’orge (1,28 Mt en Allemagne) et 3,99 Mt de maïs (3,34 Mt en Hongrie).

Nota: l’ONIGC vient de publier un rapport baptisé "Marchés céréaliers: campagne 2005/2006 – Bilan provisoire: France, Europe, Monde". Il est disponible auprès de l’Office au prix de 10 € TTC.

L’ONIC cède sa place à l’ONIGC

Début juin, est intervenue une réorganisation majeure des grands offices interprofesionnels. C’est ainsi que l’ONIC (Office national interprofessionnel des céréales), l’ONIOL (Office national interprofessionnel des oléagineux, protéagineux et cultures textiles) et le FIRS (Fonds d’intervention et de régularisation du marché du sucre) ont cédé leur place à deux nouveaux organismes: l’ONIGC (Office national interprofessionnel des grandes Cultures) et l’AUP (Agence unique de paiement). L’ONIGC et l’AUP sont dirigées par un directeur général commun, Bruno Hot, jusqu’alors directeur général de l’ONIC, de l’ONIOL et du FIRS.

Les principales missions de l’ONIGC sont au nombre de trois:

– améliorer la connaissance et le fonctionnement des marchés;

– renforcer l’efficacité économique de la filière grandes cultures;

– appliquer les mesures communautaires de gestion des marchés (intervention et stockage public, attribution des certificats d’exportation et d’importation,…) et les mesures nationales.

Le renforcement de la compétitivité des entreprises, la régularisation des marchés, l’analyse économique au bénéfice des opérateurs et des consommateurs et l’amélioration de la qualité constituent des domaines d’action prioritaires pour l’ONIGC”, explique l’Office. Ce remaniement est l’aboutissement d’une réflexion engagée depuis plusieurs années pour accompagner l’évolution des marchés agricoles.

Pour sa part, l’AUP aura en charge le paiement et la gestion des aides de masse relevant du premier pilier de la PAC réformée à Luxembourg en juin 2003 (régime du paiement unique et aides supplémentaires ou spécifiques versées aux agriculteurs).

L’ONIC/ONIGC va fêter prochainement les 70 ans de sa création:

L’ONIC/ONIGC va fêter prochainement les 70 ans de sa création: “Institué par la loi du 15 août 1936, l’Office du blé, aujourd’hui Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) est le plus ancien office français d’intervention dans le domaine agricole”, lisait-on dans la brochure publiée à l’occasion de son cinquantième anniversaire. Sa création s’inscrivait dans le droit fil des difficultés économiques des années 1929-1935. En 1936, la production mondiale de blé s’élevait à 150 Mt (quatre fois plus aujourd’hui) et les échanges internationaux représentaient 15 Mt (110 aujourd’hui).

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