Des résultats contrastés, mais en baisse significative

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À La Rochelle, la situation est contrastée. Le principal silo portuaire, la Sica Atlantique, affiche une perte de trafic de 13 % avec 1,62 Mt. Dans le même temps, la Socomac, filiale du groupe Soufflet, a réalisé son meilleur tonnage depuis sa création avec 1,18 Mt, alors que sa moyenne habituelle est autour de 800 000 t. Sur le port de Bordeaux, le trafic total de 1 Mt traduit une perte de 35,4 % tandis qu’à Bayonne, les exportations de maïs ont baissé de 11,8 % à 176 533 t.

UNE SITUATION INÉGALE À LA ROCHELLE

La Sica Atlantique est présente sur deux ports, La Rochelle et Tonnay-Charente. Le site de Rochefort est tout à fait secondaire pour les sorties de céréales (2 880 t pour les six premiers mois de 2006). La coopérative Syntéane, implantée sur le bassin à flot, fait passer ses grains plutôt par La Rochelle ou Tonnay-Charente. Ce dernier assure 16 % des sorties de la Sica. "La campagne 2005-2006 a été mauvaise pour nous, constate Jean-Pierre Esterez, le directeur de la Sica Atlantique. Notre point mort se situe autour de 1,7 ou 1,8 Mt, nous sommes largement en dessous. Nous sommes un prestataire de service et nous n’avons aucune prise sur le marché. Nous travaillons pour tous les exportateurs. La Socomac a payé plus cher ses grains que nos exportateurs habituels, ce qui explique ses excellents résultats."

La Sica Atlantique a souffert aussi de la baisse de l’approche ferroviaire qui ne représente plus que 11 % de ses approvisionnements alors qu’elle avait été jusqu’à 25 %. Mais la SNCF a bloqué le système et l’espoir devrait venir de l’arrivée de prestataires privés étrangers, notamment anglais. Pour la Sica Atlantique, toutes les exportations sont en baisse sauf les oléagineux qui gagnent 17 % à 169 550 t. Les blés perdent 11 % à 949 000 t, les orges 28 % à 136 620 t et le maïs 24 % à 346 000 t. Pour le maïs, cette baisse est liée à un déficit de la production. La sécheresse a incité les agriculteurs a diminué les surfaces cultivées. Les restrictions à l’irrigation les y ont incité.

À l’inverse, la satisfaction est de mise à Socomac. Ses bons résultats pour cette campagne sont consécutifs à des transferts de marchés prévus au départ sur Rouen et qui ont été récupérés par La Pallice. "Ce sont des raisons climatiques et variétales qui ont joué, explique Jean-Pierre Métivier, le directeur de la Socomac. Nous avions des quantités correctes et une qualité excellente. Nos exportations ont porté sur du blé tendre pour 58 %, du maïs pour 24 % et du blé dur pour 10 %."

BORDEAUX ET BAYONNE: LE MAÏS EN BAISSE

Les résultats du port de Bordeaux sont liés à une forte chute des exportations de maïs: 820 000 t (− 39,4 %). Les sorties de blé ont atteint 167 190 t (− 10,5 %), celles d’orge 18 870 t (− 14,66 %) et celles de sorgho 7 060 t (+ 2,22 %). "Ces résultats s’expliquent par plusieurs facteurs, indique Julien Bas, directeur d’exploitation du port autonome. Il y a eu un effet production, avec moins de céréales produites (diminution des surfaces et sécheresse), ce qui est plus sensible sur un port à maïs. Nous avons souffert d’une concurrence logistique vers le Nord-Est de l’Espagne. Les Espagnols sont des gros consommateurs de maïs. Ils en ont produit moins et ce qu’ils ont dû acheter est parti par camion plutôt que par mer. Enfin, nous avons perdu des clients traditionnels, notamment les amidonneries anglaises qui sont passées du maïs au blé."

À Bayonne, Gérald Pareno, directeur du silo de la Maïsica, estime que la baisse des exportations de maïs est due à trois raisons: "Nous avons subi la sécheresse qui a provoqué une moindre production. Le marché espagnol, très demandeur, s’est approvisionné directement par camion dans les coopératives. Enfin, nous subissons la concurrence de deux nouveaux arrivés dans l’Union européenne, la Pologne et la Hongrie. Nos acheteurs allemands ont profité d’une marchandise plus proche d’eux."

INCERTITUDES SUR LA NOUVELLE CAMPAGNE

La campagne 2006/2007 vient juste de commencer et il n’est pas évident de faire des pronostics même si, à part le tournesol et le maïs, les grains ont déjà été récoltés. "Par rapport à nos attentes, c’est nettement moins bien en volume, mais très bon en qualité, constate Jean-Pierre Esterez, pour la Sica Atlantique. Mais ce volume, comment va-t-il se traduire pour les exportateurs, il est trop tôt pour l’imaginer." En attendant, les entrées dans le silo ne se font pas au rythme soutenu des années précédentes. Avec les restrictions à l’irrigation, on risque d’assister à une diminution du maïs grain au profit du maïs ensilage, autant de perdu pour l’exportation.

À la Socomac, Jean-Pierre Métivier estime la situation climatique plus mauvaise que ce qu’il craignait: "La chaleur importante de la fin juin a desséché les plantes et l’on craint une perte de rendement de 10 à 15 %. Le maïs souffre énormément, ce ne sera pas une bonne année pour cette céréale. Les volumes vont diminuer."

À Bassens, Gilles Dumontet, directeur du silo Invivo, estime la situation assez satisfaisante. "Le maïs a connu le stress des fortes températures, mais ce qui est irrigué est très beau alors que ce qui ne l’est pas a souffert. Pour la campagne qui vient, le portuaire reprend un peu d’intérêt par rapport à la concurrence du transport routier. Mais nous sommes liés à la demande espagnole et portugaise." Localement, les difficultés routières d’accès au port augmentent le temps de circulation et donc le coût de transport, ce qui peut devenir pénalisant. Mais l’augmentation de la demande de maïs liée à une baisse de la production en Aquitaine peut provoquer une hausse des prix et les conditions redevenir favorables à l’export…

Début juillet, le maïs se présentait bien pour les agriculteurs sociétaires du silo de Bayonne, mais la suite a été plus difficile. Seule la récolte, fin septembre, pourra dire ce qu’il en est.

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