Comment se profile la campagne céréalière qui débute: difficile à dire après seulement quelques semaines. On peut déjà dresser un premier état des lieux: à la mi-août, la Commission européenne publiait ses prévisions de rendements des cultures, prenant en compte les conditions climatiques: "Par rapport à 2005, les principales cultures touchées sont les suivantes: blé tendre (− 4 %), orge d’hiver (− 2 %), maïs grain (− 5,1 %), pomme de terre (− 4,3 %) et betterave sucrière (− 3 %). Par rapport à la sécheresse de 2003, la zone géographique touchée par la baisse de la production agricole est plus étendue, mais la perte globale de production est moins élevée."
Concernant la récolte en France, l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC) et Arvalis (Institut du Végétal) ont indiqué fin juillet que "la récolte française de blé tendre devrait être d’environ 34 Mt avec un rendement moyen national voisin de 70 quintaux, soit 1,5 quintal de moins que l’an dernier. Le recul le plus marqué s’observe en Aquitaine, Poitou-Charente, Pays de Loire et Centre. Le Nord-Ouest et le Nord-Est pourraient, eux, atteindre des rendements légèrement supérieurs à ceux de l’an dernier". Du côté qualité, ils notent que les taux d’humidité sont inférieurs de plus d’un point à ceux de l’année dernière, tandis que "les teneurs en protéines sont satisfaisantes" et que les poids spécifiques "devraient être plus homogènes que l’an dernier".
La production des orges d’hiver est estimée à 7,3 Mt, suite à l’augmentation des surfaces, avec une qualité satisfaisante. La récolte des orges de printemps devrait se situer aux alentours de 2,9 Mt, en baisse par rapport à l’an dernier (moins de surfaces).
Sur un plan mondial, les prévisions de récolte à fin juillet prennent en compte la baisse prévisible des volumes. Suivant les sources, la production de blé est évaluée aux alentours de 598 Mt (soit environ 20 Mt de moins qu’en 2005), les échanges étant évalués à 112 Mt (+ 2 Mt). En ce qui concerne l’orge, la production pourrait atteindre 145 Mt (+ 5 Mt), les échanges ne connaissant pas d’évolution.
L’une des données importantes de ce début de campagne porte sur les récoltes de la zone de la mer Noire: ce secteur, que l’on attendait en baisse, diminue effectivement, mais moins que prévu. À fin juin, la récolte de blé y était évaluée à 78 Mt, en baisse de 13 Mt par rapport à 2005. (41 Mt pour la Russie, 12,5 Mt pour l’Ukraine et 11,5 Mt pour le Kazakhstan).
Sur le plan commercial, un observateur indiquait que cette campagne aurait à prendre en compte une présence des pays de la mer Noire sur le marché ainsi qu’une récolte meilleure dans la zone de l’Afrique du Nord, qui devrait probablement conduire à une baisse des sorties sur ces pays.
La publication des rapports permettra d’en savoir davantage sur les perspectives de cette nouvelle campagne dans quelques semaines.