La mise en œuvre en mai d’un nouveau logiciel au terminal Delta d’ECT a provoqué des retards de plusieurs semaines pour les opérateurs tous modes confondus.
C’est terminé mais cela a coûté cher à tous les opérateurs. Seize navires, chargés de 35 000 à 40 000 conteneurs, ont dû être détournés vers Anvers et Amsterdam. Trois causes ont pu être déterminées. D’abord, les différents systèmes utilisés dans les terminaux Nord, Ouest et Est de Delta ont été remplacés par un seul. Pourtant, la base de données du "Total System Solutions" devait permettre un service plus souple et une meilleure productivité. Ensuite, les solutions standard destinées à la planification et à la manutention des conteneurs, camions, trains et barges ne suffisent pas. Des logiciels devront être adaptés à des besoins spécifiques. Enfin, les numéros des conteneurs ont été remplacés par des numéros de réservations et les Douanes ont imposé de nouvelles règles. Ainsi, les conteneurs maritimes peuvent être entreposés au terminal sans document douanier, le dédouanement s’effectuant aux points de destination et de départ.
Dès le 8 mai, le système informatique de Delta a été saturé pendant une courte période en raison des nombreux messages en instance, arrivés pendant le week-end. De plus, le nouveau système de planification peut exiger d’un chauffeur de conduire un ensemble multiremorque vide d’un côté à l’autre du terminal. Or, il peut refuser de le faire car c’était interdit auparavant. L’échange de données avec le terminal APM adjacent (client important du terminal ferroviaire) a nécessité des mises au point, qui ont duré plusieurs semaines. La garantie d’une manutention des feeders sans à-coups laisse très peu de temps à chaque navire. L’accumulation de messages inexacts ou incomplets a provoqué des bugs informatiques. De nombreux usagers, habitués aux numéros de conteneurs depuis une vingtaine d’années, ont eu du mal à passer aux numéros de réservation. Autrefois, les conteneurs pouvaient quitter le terminal sans sa documentation complète, chose impossible aujourd’hui. Des erreurs mineures ou des omissions empêchent le dédouanement. Ces blocages ont contribué à la saturation du système lors de sa mise en œuvre.
Finalement, le trafic maritime est redevenu normal fin mai et le transport routier après la première semaine de juin. La plupart des trains ont pu partir à l’heure, mais certains ont subi des retards de plusieurs heures. En revanche, le trafic fluvial est resté longtemps perturbé. Le manque d’informations est en effet critique lorsqu’un navire transporte un grand nombre de conteneurs. Enfin, les barges et les feeders continueront de rencontrer des difficultés jusqu’en 2008, date où ils disposeront de leur propre terminal au sein de Delta.