Le 11 juillet, le président du Cluster maritime français (CMF), Francis Vallat, et son directeur général, Philippe Perennez, présentaient le fruit des consultations à haut niveau des derniers mois. Au début du mois, le conseil d’administration du CMF a validé dix thèmes de réflexion à mener sans tarder; deux autres ont été reportés.
Un groupe de travail, réunissant les membres du CMF intéressés, est constitué par thème. La première réunion, dite exploratoire, a "essentiellement pour but de décider de retenir ou de rejeter" le thème proposé.
Chacun de ces thèmes reflète l’opinion des hauts responsables, il pourrait être délicat pour leurs collaborateurs, assistant aux "réunions exploratoires", de ne pas poursuivre l’idée de leur supérieur hiérarchique.
Dans l’ordre de présentation du CMF:
– Le groupe "Marine marchande/Marine nationale" étudiera les possibilités de soutien logistique que les navires marchands peuvent apporter aux bâtiments de guerre. "Et comme par le passé, des pré-adaptations de navires de commerce et la reprise de mécanismes existant et efficaces seraient envisagées".
– Le groupe "déconstruction des navires en fin de vie: approche informelle" tiendra sa réunion exploratoire le 20 juillet, à Paris. Elle tentera de répondre à la question suivante: "est-il utile ou non qu’une "approche commune" de l’éventuelle "filière privée de déconstruction" soit retenue, le tout dans le cadre que constituera le CMF?"
– Le groupe "image du maritime" se penchera sur la lourde problématique "d’intégrer au sein d’une communication commune et globale tout ce qui se fait pour l’instant individuellement et séparément".
– Le thème "La revalorisation des atouts de la pêche française" devrait attirer du monde car le combat des pêcheurs "n’est pas celui de la promotion mais de la survie".
– "L’échange de personnels" envisagera des "échanges formalisés de personnel y compris navigant, qui aideraient les différents acteurs à mieux comprendre, intégrer les problématiques de leurs partenaires et contribueraient à améliorer l’image que les uns ont des autres". Les relations "franches et contrastées" existant entre l’Ifremer et certaines catégories de marins-pêcheurs pourraient se normaliser.
– Le groupe spécialisé dans "les dialogues anti-blocages" envisagera "une optimisation des comportements et des discours pour éviter, à l’avenir, les blocages conservateurs, tant patronaux que syndicaux qui ont contribué jusqu’ici à pénaliser l’efficacité du maritime français et dévaloriser son image", a précisé Francis Vallat.
– La "French Touch" consistera à faire en sorte que la clause d’arbitrage d’un contrat stipule Paris et non pas Londres.
– Le groupe "package construction navale" a pour objet de proposer à un armateur consultant un chantier français, un produit "packagé" incluant financement mutualisé et "fiscalement intéressant", inscription à "un" registre national (TAAF, RIF, Walis et Futuna); etc.
– "Portage et assistance réciproque, fonctionnelle ou géographique": il s’agit d’étudier la possibilité pour les entreprises disposant d’un réseau à l’étranger d’aider les PME à se développer à l’exportation.
– Last but not least sur le thème "Emplois, carrière et formations", il pourrait être question que toutes les fédérations professionnelles regroupent leurs opérations emploi/recrutement sur une même semaine sous le parrainage du CMF.
D’ici à fin septembre, toutes les réunions exploratoires auront été tenues assure le CMF.
AU MARCHÉ DE L’EAU SALÉE
La situation des places portuaires maritimes est-elle à ce point satisfaisante qu’elle ne fasse l’objet d’aucune réflexion, mises à part celles de la Cour des Comptes? Deux groupes de travail sont prévus pour un peu plus tard, répondait le président car il faut laisser au nouveau délégué général de l’ADPF/UPACCIM, Bruno Vergobbi, le temps de prendre connaissance des dossiers. Et, peut-être, de négocier le montant de l’adhésion au CMF.
Le CMF pourrait apparaître comme une vaste halle de marché où chacun arrive avec ses tréteaux et s’installe dans une zone spécialisée pour commercer ou simplement prendre l’air du temps; le placier organisant la promotion et les relations avec les institutions. C’est plus chic qu’une criée et le fonctionnement repose sur le principe de l’auberge espagnole. Avec cette organisation, le CMF comble un vide en invitant à la discussion les responsables du maritime.