Un pari à relever pour la GMP

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C’est le premier locataire de Port 2000. En un an, la GMP, filiale à parité de CMA CGM et de P & O Ports, a aménagé les infrastructures du Terminal de France. Le chantier a tourné à plein régime. Chaque jour, trois usines provisoirement installées sur le site ont produit 7 000 t d’un mélange ciment/cailloux. 52 ha de terres pleins ont été bâtis ainsi qu’un immeuble de bureaux. L’entreprise a investi 100 M€ dans le projet. À l’origine, l’idée de GMP est de dégager des espaces et d’assurer l’avenir, les terminaux nord sur lesquels elle est implantée ne suffisants plus. C’est également une manière de rester dans la course. La GMP a des ambitions, celle de doubler ses capacités en passant de 450 000 EVP à 900 000 d’ici deux à trois ans."La différence se fera sur la régularité, la performance et la sécurité. Les armateurs n’aiment pas les aléas", explique Christian Paschetta, le responsable de la GMP.

Pour l’opérateur de manutention, 2006 est une année charnière avec ses défis en matière d’organisation et de développement. Le volet social du dossier a été difficile. La négociation portant sur la mise à disposition de portiqueurs du port autonome auprès de la GMP a été longue et a connu de multiples rebondissements. Finalement, un texte a été voté au conseil d’administration du PAH le 16 décembre 2005 et le 11 avril 2006, une nouvelle étape était franchie avec la signature des avenants individuels aux contrats de travail de 24 portiqueurs mis à disposition de la GMP sur le Terminal de France. Cette mise à disposition se fait sur la base du volontariat et s’étale sur trois ans. À l’issue de cette période, le personnel a le choix d’intégrer ou non l’entreprise privée."Dans cette affaire, nous en sommes finalement sortis par le haut. Est-ce que tout le monde avait la maturité pour vivre ce changement? on peut se poser la question." Existe-t-il une solution havraise qui pourrait s’exporter dans d’autres ports? Christian Paschetta, qui est également le tout nouveau président de l’Unim, estime que les paramètres à prendre en compte sont nombreux, le contexte culturel, social et économique. Pour lui, l’expérience havraise est simplement une page à mettre dans le sommaire des solutions possibles. Il considère que la solution trouvée reste imparfaite, mais qu’elle a tout de même le mérite d’enrichir le débat.

La montée en puissance

Depuis la mise en service du Terminal de France en avril 2006, la GMP vit au rythme de dix escales en moyenne par semaine."Début juillet, nous en sommes à une soixantaine d’escales au total", explique le responsable de GMP. Le 9 juin, date de l’escale du CMA-CGM-Medea, les six portiques du terminal de France ont été utilisés. Le personnel PAH mis à disposition a intégré rapidement les équipes de la GMP."Nous avons accueilli douze portiqueurs du PAH début avril une semaine avant l’escale du CMA-CGM-Kalamata, notre premier navire. Les douze autres portiqueurs sont arrivés début mai." Christian Paschetta espère dépasser à la fin de l’année le chiffre de 1 MEVP traités sur l’ensemble de ses terminaux."Si c’est le cas, nous devrions également connaître une progression de 20 % pour 2007 à condition bien évidemment que les armateurs y trouvent leur compte notamment en termes de fiabilité et de qualité de service." La productivité est l’une des clefs de voûte du succès et Christian Paschetta en est parfaitement conscient."Il faut réduire le temps d’escale. la productivité est à l’heure actuelle de 60 conteneurs par heure. Nous visons en septembre une productivité de 120 conteneurs par heure. Cela nécessite de mobiliser davantage de portiques." Le responsable rappelle que les armateurs sont intéressés par la productivité à quai, ce que l’on appelle la berth productivity.

Et l’avenir? Christian Paschetta estime que les perspectives de croissance du trafic conteneurisé l’incitent à engager la deuxième phase de développement. Aujourd’hui, des discussions sont engagées entre le PAH et la GMP pour un troisième poste à quai ce qui nécessite d’autres investissements, en portiques et cavaliers notamment."Il y a des opportunités à saisir, mais il faut être capable d’offrir un bon service." Christian Paschetta se dit globalement satisfait de la mise en place du système informatisé AP + et des accès sécurisés des terminaux. "Compte tenu de la multiplicité des intervenants, c’est une période d’ajustement pour tout le monde."

La GMP affiche ses ambitions en tout cas puisqu’elle veut faire du Terminal de France une référence en Europe du Nord."Même si le contexte actuel n’est pas très positif sur le port du Havre, nous continuons à être optimistes. Nous aurons gagné le jour où les armateurs parleront du Havre en bon terme. Il faut continuer à faire des efforts." Si selon Christian Paschetta, les ports de l’Europe du Nord ont une bonne productivité, ils progressent généralement moins vite qu’au Havre. Une chose est certaine, il faut favoriser les entreprises qui se développent dans des secteurs où il y a économiquement des effets de levier.

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