Les pilotes amorcent le XXIe siècle

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Le pilotage est une vieille tradition au Havre. Dès la fondation de la ville par François 1er en 1517, on trouve trace des pilotes maritimes. À l’époque, ils travaillent sous l’autorité du gouverneur de la ville avec obligation de servir les vaisseaux du roi. Si le texte qui régit la profession date de 1929, la profession, elle, a bien changé. Aujourd’hui, les pilotines peuvent atteindre une vitesse de croisière de 25 nœuds et les plus récentes sont auto-redressables. Xavier de Salins, le président de la station de pilotage Le Havre-Fécamp, rappelle qu’avec cinquante-deux pilotes, huit pilotines et un hélicoptère, la station est la plus importante de France."Nous menons près de 14 000 opérations par an dont environ 1 500 par hélicoptère", indique le responsable.

Avec Port 2000 et ses porte-conteneurs de 350 m de long, les pilotes ont dû amorcer le virage du XXIe siècle. En 2004, sept pilotes ont été nommés en France, dont quatre pour la station du Havre Fécamp. Bien avant son inauguration et sa mise en service, Port 2000 n’avait déjà plus de secret pour les pilotes. Depuis près de deux ans, ils s’entraînent en effet sur un outil exceptionnel, un simulateur de manœuvre unique en France qui fait appel aux technologies informatiques les plus innovantes. De cette façon, ils peuvent passer du virtuel au réel. Le spectacle est en trois dimensions. Tous les pilotes ont dû faire au moins un passage au simulateur avant la mise en service de Port 2000 "Nous avons recréé le port du Havre et le port de Fécamp. Nous disposons d’une base complète de données d’une quarantaine de navires de toutes les catégories et de tous les tonnages. Les pilotes des ports du Nord utilisent depuis longtemps ce type de matériel", explique Xavier de Salins. Grâce à cet outil, les pilotes du Havre ont pu prendre leurs repères dans Port 2000 bien avant que le chantier soit achevé.

Être pilote, c’est avoir ses repères habituels, les cheminées de la centrale EDF, les cuves de la CIM pour le port du Havre. À Port 2000, les repères sont moins évidents. Le simulateur installé dans le quartier de l’Eure représente un investissement de l’ordre d’un million d’euros. En attendant la mise en service de Port 2000, les pilotes avaient déjà manœuvré des porte-conteneurs géants par l’entrée classique du port. Une manière de s’entraîner en conditions réelles. Il y a an par exemple, les pilotes avaient effectué une véritable première en franchissant l’écluse François 1er avec le MSC-Rachele, un porte-conteneurs de 8 500 EVP et de 334 m de long. Une opération au centimètre près qui avait nécessité des réunions préalables avec l’armateur MSC."Depuis la mise en service de Port 2000, il n’y pas véritablement de changement opérationnel. La seule nouveauté pour nous ce sont les conditions draconiennes du code ISPS. Une augmentation de nos effectifs n’est pas à l’ordre du jour. Les chiffres du port ne sont pas bons aujourd’hui. Au mois de mai, le port a enregistré une baisse de 6 % pour les porte-conteneurs. Les navires qui se rendent à Port 2000 sont les navires qui se rendaient habituellement au quai des Amériques ou au terminal de l’Europe", commente Xavier de Salins. Les pilotes ont pris en charge à Port 2000 quatre navires au mois d’avril et quinze au mois de mai. Le responsable de la station de pilotage indique que les effectifs ont même baissé passant de cinquante-sept pilotes en 2003 à cinquante deux en 2006. "Les départs à la retraite n’ont pas été remplacé." Xavier de Salins estime qu’il reste des efforts à faire concernant la productivité à quai, les armateurs ne voulant pas passer plus de 36 heures au Havre. Concernant la manœuvrabilité dans Port 2000, les pilotes redoutent le vent du Sud-Ouest notamment pendant la période hivernale, un vent qui aurait pour effet de fortes dérives des navires. Aujourd’hui, les pilotes qui ont plus de cinq ans d’expérience prennent en charge les porte-conteneurs à destination de Port 2000. La manœuvre est beaucoup plus délicate pour les porte-conteneurs de MSC qui doivent passer l’écluse François 1er. Dans ce cas, il est exigé à bord deux pilotes ayant huit ans d’expérience.

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