L’information est toute récente. Elle date de quelques jours seulement: le nouveau dispositif d’accès au centre roulier du port du Havre est maintenant opérationnel. Fruit d’une mise en commun de la sûreté entre les différents opérateurs présents sur cette installation portuaire, le nouveau dispositif répond aux normes du code ISPS. Ainsi, depuis la mi-juin, les 85 ha du terminal roulier, dont 68 ha pour le stockage des véhicules, sont donc entièrement fermés, à l’image des terminaux à conteneurs, et, a fortiori, de Port 2000, le dernier-né des terminaux.
Outre la clôture périphérique, un système centralisé d’entrées-sorties a été mis en place. Il comporte quatre voies équipées de barrières automatiques avec un contrôle à distance (par caméra) et lecture de badges. Deux voies sont réservées aux poids lourds, les deux autres aux véhicules légers. Une entrée est prévue pour les convois exceptionnels routiers et pour les convois ferroviaires. Par ailleurs, le nouveau système de sûreté du terminal roulier comporte un poste de contrôle pour les équipes de sécurité du port autonome, ainsi qu’un système de commandes et de contrôles du système d’entrées-sorties.
Léger repli en 2005
Cet investissement de sûreté du centre roulier fait suite à d’importants travaux engagés en 2004 et 2005 par le PAH. Ils ont consisté, entre autres, à réaliser de nouvelles surfaces de terre-pleins, à refaire des accès routiers et à créer un nouveau terminal ferroviaire. Chaque année, près d’un demi-million de véhicules en tout genre transite par le port. C’est dire qu’il s’agit d’un trafic loin d’être négligeable dans le bilan havrais… surtout qu’il s’agit principalement d’une activité d’export. Ainsi, en 2005, 443 480 véhicules ont transité par Le Havre, dont 80,8 % à l’export. Par rapport à 2004, ce trafic est en léger repli de quelque dix mille voitures. La proportion à l’export demeure identique, aux alentours de 81 %. En 1999, seulement 370 136 véhicules avaient transité par le terminal havrais, mais la part des exportations était de 85,5 %.
Depuis dix ans, le bilan s’est très nettement amélioré sur le roulier. En 1996, seulement 288 907 véhicules transitaient par Le Havre. En une décennie à peine, le trafic a progressé de plus de 53 %. Témoin de cette montée en charge, le trafic sur la Seine. Les barges de la CAT (ancienne filiale de Renault) effectuent un incessant ballet entre les usines Renault et Peugeot d’Ile-de-France – mais aussi de Sandouville, dans la zone industrielle du Havre – et le port normand. Cette progression sur dix ans est le fait, également, de l’arrivée de nouveaux opérateurs. Ils sont quatre aujourd’hui à se partager l’activité: CAT, Gefco, filiale du groupe automobile PSA (Peugeot-Citroën) qui possède sur la zone du Hode une plate-forme logistique d’export de pièces automobiles pour ses usines d’Extrême-Orient et d’Asie, Axial et Hual. Les trois premiers sont spécialisés dans le trafic de véhicules neufs, Hual a comme cible l’occasion.
Deux types de lignes cohabitent sur le centre roulier. En shortsea, les véhicules chargés au Havre partent vers la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, la Belgique et les Pays-Bas. En deepsea, les destinations touchent l’Afrique, la mer Rouge, l’Amérique du Nord et l’Amérique Centrale, l’Amérique du Sud, mais aussi, pour l’armement Willenius, l’Australie et l’Afrique du sud.
Face à ces lignes régulières qui se multiplient, fruit aussi du dynamisme des constructeurs automobiles européens, le port a agrandi d’une dizaine d’hectares son centre roulier voilà trois ans. Mais aujourd’hui se pose un nouveau problème: comment gagner de la place dans ce secteur du sud du Grand canal alors que les terrains avoisinants semblent dédiés à des activités logistiques? Le directeur général du PAH a son idée sur la question. Pour lui, il faut songer, si nécessaire, à construire des stockages en silos, à l’image de ce qu’ont su faire les aéroports internationaux.