L’Union maritime et portuaire du Havre (Umep), une fédération de groupements et d’organisations professionnels, est une association incontournable. Elle représente 600 entreprises, 17 000 emplois directs et 14 000 emplois indirects. L’Umep constitue un lien entre les membres de la communauté portuaire. A à sa tête Christian Leroux, récemment réélu à la tête de l’union. Rencontre.
JMM: Quel est le bilan que vous dressez des mois qui viennent de s’écouler?
Christian Leroux: "Ces derniers mois sont marqués par un événement que nous attendions tous, l’inauguration et la mise en service de Port 2000. Les professionnels ont salué l’événement qui représente la promesse d’un avenir plus souriant. Désormais, nous avons de l’espace pour travailler. Tout cela est un démarrage. Le volume est là et nous disposons enfin des outils pour le traiter. Il y a également eu, peu de temps après l’inauguration, l’annonce officielle de la venue d’un second opérateur qui va démarrer ses travaux. Désormais, ce sont le premier et le deuxième armateur mondiaux qui sont implantés sur Port 2000. Nous avons également un autre motif de satisfaction: les accords qui sont intervenus sur le principe de mise à disposition du personnel du PAH auprès de la GMP sur Port 2000. L’Umep est traditionnellement la caisse de résonance des professionnels."
JMM: Y a-t-il un changement de mentalité aujourd’hui sur le port?
C.L.: "L’Umep est une agora dans laquelle tout le monde peut s’exprimer, où l’on peut évoquer les problèmes du quotidien. À l’heure actuelle, je n’ai pas d’échos de mouvement de mauvaise humeur ou de problèmes ciblés sur le port. Cela n’a pas toujours été le cas. Nous sortons d’une crise assez grave. Je suis agréablement surpris de voir comment les gens réagissent. Aujourd’hui, on positive même s’il faut toujours parler franc avec les clients. Il existe une vraie volonté d’être présent sur un créneau en pleine croissance. Les professionnels font donc en sorte que cela marche. Ils se prennent par la main. Pendant longtemps, nous avons souffert du manque d’espace. Aujourd’hui, les quais et les portiques sont bien là. L’outil va créer la fonction. Le vrai défi à présent ce sont les dessertes. Tous les modes d’acheminement doivent avoir leur place."
JMM: Quels sont les nouveaux défis à relever?
C.L.: "Une des priorités, c’est la communication. Le Havre doit être capable de rétablir une image positive, fidèle aux potentiels et aux compétences du premier port français et d’un des tout premiers ports européens. Il faut également rester vigilant. La croissance s’inscrit sur le transbordement, mais aussi sur l’activité entrée et sortie du territoire. L’Umep est une chaîne. Si un des maillons casse, on ne peut plus correctement fonctionner. Nous représentons le premier bassin d’emplois au Havre. C’est pourquoi l’Umep possède un centre de formation lié à la CCI qui alimente régulièrement les entreprises de transit et de consignation. Quant à la logistique, il faut rappeler que c’est à 80 % de la manutention. Il faut redonner de l’enthousiasme dans ce secteur, car la main-d’œuvre est souvent recherchée."
JMM: Comment entendez-vous promouvoir l’image du port du Havre?
C.L.: "C’est une nécessité absolue, l’Umep et le PAH doivent vanter le port à travers le monde entier. Vendre le port du Havre doit être un acte naturel pour tous les acteurs de la communauté qu’il s’agisse des entreprises ou des institutionnels. Il ne faut plus se perdre dans des angoisses métaphysiques. Nous ne devons pas avoir de complexe en la matière. Nos concurrents ont bien compris que vendre n’était pas réservé à certains. Tout le monde doit miser sur la vente de ce produit qu’est le port du Havre tant en France qu’à l’étranger. Cela nécessite la mise en place de budget adapté de la part de l’Umep et du PAH. Il faut que cette démarche s’appuie sur un message de cohésion entre tous les acteurs."