Y a-t-il un manutentionnaire de trop sur le port de Brest?

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Aujourd’hui, la manutention sur le port de Brest est assurée par trois sociétés: Atlantic Dock Stevedoring (ADS), coopérative fondée en 1992 par les anciens dockers professionnels dont le transitaire danois Blue Water Shipping est actionnaire, Manuport qui dépend du transitaire Fauveder et Union armoricaine des transports (UAT) qui emploie son propre personnel mensualisé. Chacune de ces trois sociétés a ses propres spécialités telles que le vrac et l’agroalimentaire pour UAT, ou la viande congelée pour ADS par exemple. Concernant le trafic des conteneurs qui a profondément changé le panorama brestois de la manutention, un GIE a été créé pour des prestations réalisées à tour de rôle. "C’est la seule entente", souligne un manutentionnaire en sous-entendant les sourdes luttes qui opposent les trois sociétés. "Quand les trafics conventionnels de poulets congelés ont été conteneurisés, la coupure a été brutale", admet un autre, contraint de réaliser un plan social pour les dockers du port. "Sur les 150 dockers que j’ai connus à Brest, il reste 7 professionnels", explique un de ses confrères. En cas de besoin, le BCMO fournit des intermittents et, depuis le 1er juin dernier, les occasionnels sont embauchés en "CDD à usage constant", une manière de rendre les coûts de la manutention plus compétitifs.

Ceci dit, les trafics brestois font de plus en plus douter de la nécessité de l’existence de trois sociétés de manutention, ce qui ne manque pas de rendre la cohabitation plus difficile. "Certains aimeraient bien nous voir disparaître" admet-on chez ADS en rappelant que, lorsque la coopérative s’est créée, "on ne nous donnait pas 6 mois d’existence. Quatorze ans après, on est toujours là et fiers de l’être. Alors, s’il y a un manutentionnaire de trop sur le port de Brest, pourquoi ça serait à nous de partir?" La coopérative vient d’ailleurs de récupérer un trafic de VSM (viande séparée mécaniquement) qui, issue des abattoirs avicoles de la région, part sur Saint-Pétersbourg au rythme d’un bateau frigorifique par semaine. Démarré de Brest, ce trafic – parti ensuite sur Lorient – revient donc à Brest et fournit plus de 3 000 tonnes par mois. "Ce n’est pas encore suffisant, mais ça démarre bien", se réjouit-on chez ADS où tout est bon à prendre. "Nous assurons également le lovage des 80 km de fibres optiques dans les cuves du câblier Ile-de-Bréhat d’Alcatel."

Tendue à certains moments, la situation ne pourra s’améliorer qu’avec l’arrivée de nouveaux trafics. Mais lesquels? Toute la question est là.

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