L’UMBR regroupe aujourd’hui 46 sociétés et représente un bon millier d’employés sur le port de Brest. Présidée par Marcel Hamon (récemment encore directeur de la Chaudronnerie industrielle de Bretagne), cette association se veut l’interlocuteur officiel des divers organismes intervenant sur la vie et l’avenir du port: Chambre de commerce et d’industrie, Équipement, mairie, Communauté urbaine… "Nous essayons de vérifier que les décisions prises aillent dans le bon sens", commente le président. Une tâche pas forcément de tout repos si l’on en croit Guy Korfer, pilote et trésorier de l’Union: "Les intérêts de tous les membres ne sont pas forcément convergents et il est parfois difficile de parler d’une même voix…"
Globalement, l’UMBR fonctionne toutefois d’une manière positive. Et son histoire prouve qu’elle a pu faire modifier des projets: Océanopolis, le parc brestois de découverte des océans, en constitue un exemple frappant. S’adressant au grand public, cette grande vitrine du milieu marin devait, à l’origine, être implantée au 2e éperon. "L’UMBR s’y est opposée."
Heureusement d’ailleurs pour les deux parties: le port a conservé ses bassins ouest dédiés au commerce et, vu son succès, Océanopolis a pu s’étendre près du port de plaisance du Moulin Blanc, où il s’est finalement installé.
La cohabitation marine de commerce/marine nationale ayant parfois besoin de huiler les rouages, l’UMBR rencontre également de temps en temps le préfet maritime. "Nous nous sommes occupés des mouillages en rade… comme d’ailleurs de la circulation routière aux abords de quais", illustre Guy Korfer. Il est vrai que les engins portuaires atypiques n’offrent pas toujours des gabarits usuels.
Force de proposition
Plus récemment, les portuaires brestois ont également dû faire face aux quelques contraintes issues de la mise en place du code de sécurité et de sûreté (ISPS) imposé par l’Organisation maritime internationale (OMI). "On vient de fermer le port et il n’y a pas eu un mot", souligne Marcel Hamon. En dépit de mesures occasionnant des contraintes jugées parfois gênantes au plan administratif (badges d’accès pour les intérimaires par exemple), le consensus s’est en effet dégagé sur les avantages découlant de ce code dont Brest a obtenu l’agrément le 29 juin 2004. "C’est plutôt un soulagement qu’une contrainte, développe le patron du pilotage, au niveau de la sécurité par exemple: les accostages des navires se font sans pêcheurs à la ligne et les entrées des navires dans les cales sèches sans touristes au bord des crocs!"
Donnant son avis sur les projets, l’UMBR se veut également une force de proposition. Et, visant à augmenter les capacités de réparation navale en rade de Brest, la dernière a porté sur une réflexion concernant la création d’un slipway destiné à l’entretien des navires de petites et moyennes dimensions en recherche de moyens de maintenance appropriés. Certes, le soufflé est vite retombé sans que l’on sache exactement pourquoi (ne pas concurrencer la cale sèche de Concarneau et les slipways finistériens dédiés aux bateaux de pêche?). Mais l’UMBR était là dans son rôle de proposition.