Un port, ça s’entretient, ça évolue et ça se modernise en permanence. Ce qui donne évidemment du pain sur la planche aux équipes de l’Équipement qui mène de front plusieurs gros chantiers.
Dans le domaine de la maintenance, la DDE focalise actuellement sur la pérennisation des pieux métalliques, opération qui affiche un objectif clair: conserver le patrimoine portuaire et le mettre à niveau pour les quinze prochaines années. Divisés en trois tranches, les travaux en cours sont inscrits au plan Etat-Région et réunissent d’autres financeurs tels que le département, la Chambre de commerce et d’industrie et la Communauté urbaine de Brest. Dépassant les 9 M€, ils portent sur un linéaire de 2 300 m et concernent les quais construits entre 1970 et 1980 et dédiés aux trafics commerciaux et à la réparation navale. Achevée aujourd’hui, la première tranche a porté sur le 6e sud (terminal vrac) et la plate-forme multimodale. Visant les quais de réparation no 4 et no 5, la deuxième tranche était programmée sur 2005 et sera suivi par la troisième qui concernera le quai de réparation no 1 ainsi que le 3e éperon (embarquement des viandes congelées). Ces travaux consistent notamment en la mise en peinture de la partie supérieure des pieux et l’installation d’une protection cathodique sur la partie inférieure.
Au programme également – mais on n’en est pour l’heure qu’au stade de la réflexion – la modification du 1er éperon qui, plus spécialement dédié au trafic de passagers, est aujourd’hui saturé. "L’objectif visé est double: sécuriser d’une part la zone de manutention des marchandises et des conteneurs destinés aux îles d’Ouessant et de Molène, et améliorer d’autre part les conditions d’embarquement des passagers pour les compagnies maritimes telles que Penn ar Bed et Azénor", précise-t-on à la DDE.
Le gros morceau de la Forme 1
Prévue pour démarrer en 2006, la réfection de la Forme de radoub no 1 constitue un gros morceau d’un montant total frôlant les 24 M€.
Construite en 1912, cette forme de radoub était alors donnée pour être la plus grande cale sèche au monde. Devenue aujourd’hui la plus ancienne et la plus petite des formes de radoub brestoises, elle affiche des dimensions de 225 m de long pour 27,60 m de large,"mais elle a été conçue pour des navires de l’époque, c’est-à-dire aux formes de coque en V", rappellent les responsables de la DDE. Devenue quelque peu obsolète face aux formes de coques actuelles plutôt en U, elle pénalise la réparation navale qui ne peut y travailler dans de bonnes conditions de compétitivité. "Alors que les Formes 2 et 3 sont quasiment saturées, la Forme 1 trouve difficilement son marché, avec seulement 150 jours d’occupation en moyenne par an." Et encore, certains navires y rentrent véritablement au chausse-pieds, ne laissant que très peu d’espace de chaque côté pour les échafaudages et autres d’engins d’intervention.
Également inscrite au plan Etat-Région, l’opération consiste prioritairement à élargir cette cale sèche. "En la portant à 36 mètres, des navires de 50 000 tonnes de port en lourd pourront ainsi être traités dans de bonnes conditions." Un élargissement qui sera réalisé en supprimant les redans ou en créant une autre paroi moulée. Mais il est également prévu de faciliter l’accès au radier qui sera rendu plat, et de revoir les systèmes d’atinage, de levage, de pompage, etc. "La cale devrait être opérationnelle en 2007", précise-t-on encore à la DDE brestoise.