Feu vert préfectoral pour l’extension de Cargill France

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En autorisant Cargill France à doubler ses capacités de trituration de colza et de soja, la préfecture du Finistère ôte une sacrée épine du pied au port de Brest. Implantée sur le port de Brest depuis 1976, l’usine de traitement de soja et de colza de Cargill (ex-Soja France) ne bénéficiait en effet que d’une autorisation de 450 000 tonnes annuelles. Triturées, ces graines de soja et de colza sont transformées en protéines pour l’aliment du bétail et en huile pour l’alimentation humaine, la lipochimie et les biocarburants, d’où l’intense activité d’import et d’export que cette activité suscite à Brest.

En 2001 cependant, l’interdiction des graisses animales dans l’aliment du bétail et son remplacement par des graisses végétales a boosté la demande. "Du coup, dès 2003, nous avons entamé des démarches d’élargissement", explique Stéphane Vanrenterghem, directeur industriel des sites brestois et nazairien de Cargill, de "longues démarches Traitant ainsi 720 000 tonnes en 2004 sans avoir encore obtenu les autorisations officielles, Cargill s’est fait rappeler à l’ordre, les riverains du port brestois se plaignant des nuisances occasionnées.

Après avis favorable des commissaires enquêteurs et du comité départemental d’hygiène, le feu vert préfectoral a finalement été donné le 9 janvier dernier. Un feu vert qui, sur le papier, double les capacités de l’usine en les faisant passer à un maximum de 900 000 tonnes par an. Une décision qui satisfait tant les responsables de Cargill que ceux de la CCI pour qui le trafic global d’aliments du bétail a tout de même représenté 730 000 tonnes en 2005 sur un total de 2,46 millions. Ce qui se traduit sur la plate-forme multimodale par une noria de 150 camions/jours en moyenne, un train par jour ouvré et un navire tous les 4 ou 5 jours. "En 2005, 75 navires se sont ainsi amarrés aux quais du terminal vrac agroalimentaire, dont 14 gros porteurs de type Panama, 35 caboteurs huiliers et caboteurs secs, précise Alain Mongrédien, le directeur technique du site brestois.

600 000 tonnes en 2006

"Sur 2006, nos prévisions tournent autour d’un trafic de 600 000 tonnes", annonce Stéphane Vanrenterghem pour qui "la finalité n’est pas le gigantisme". La moitié de ce tonnage sera composé de soja à 90 % en provenance du Brésil (dont 75 % d’OGM) et l’autre moitié de colza issu des cultures du Grand Ouest. Pas question cependant pour Cargill de céder aux seules sirènes des biocarburants que le gouvernement veut faire passer à 2,8 millions de tonnes par an d’ici 2008. "À court terme, nous pourrions faire beaucoup d’argent en privilégiant cette spécialité. Mais les éleveurs français comptent sur Cargill qui fournit 90 % de la production nationale d’aliments du bétail."

La très récente autorisation préfectorale donne également de la visibilité à l’industriel qui, sans agrandir son site brestois, va investir 2,5 M€ dans un nouveau cuiseur à tourteaux dont l’arrivée est prévue en juillet. "Consommant 40 % d’hexane en mois, ce gros outil de 100 tonnes va nous permettre de faire baisser notre consommation électrique de 9 % tout en diminuant de 10 % les odeurs", conclut Stéphane Vanrenterghem en précisant que Brest deviendra ainsi un site pilote en la matière: "nous allons au-delà des engagements".

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