La Société nouvelle de remorquage du Havre (SNRH), filiale du néerlandais Kotug, est entrée lundi dernier dans une phase de rébellion. Dans l’attente d’une décision de l’administration qui doit dire si oui ou non la société peut travailler au Havre, le personnel a exprimé lundi dernier son ras le bol.
L’opérateur qui s’est implanté au début de l’année sur la place portuaire havraise ne peut toujours pas travailler au côté des Abeilles son concurrent. C’est le mutisme actuel des Affaires maritimes qui exaspère la direction et le personnel.
Lundi matin, les remorqueurs rouges de la compagnie ont fait mouvement dans l’avant-port en faisant sonner leur corne de brume. Les salariés de la SNRH ont également distribué des tracts auprès de la population. Autre action, Pascal Riteau, l’actuel directeur des opérations de la SNRH, a entamé une grève de la faim depuis vendredi. L’homme ne cache pas sa colère. "Ce qui motive nos actions, c’est l’attitude de l’administration qui ne respecte pas ses obligations. Qu’elle se prononce, qu’elle nous dise oui ou non. Or elle opte pour la politique de l’autruche…". Le responsable indique que la SNRH représente aujourd’hui une quarantaine de personnes avec des perspectives de création d’emplois. "Nous n’avons pas l’intention de crever… C’est pourquoi nous menons des actions pour sensibiliser l’opinion. Une non réponse des affaires maritimes serait perçue comme un refus implicite de nous donner l’autorisation de travailler. Depuis son implantation au mois de janvier, la SNRH n’a reçu aucune aide publique. Jusqu’à présent, on lui interdit de travailler dans l’intérêt de qui?" Il y a plusieurs semaines, l’avocat Gilles Bélier, le médiateur désigné pour arbitrer le dossier du remorquage, avait rendu ses conclusions après avoir consulté des experts maritimes et les partenaires sociaux. Depuis l’origine, la polémique est vive, la CGT estimant que la SNRH ne remplit pas les conditions suffisantes pour assurer un service en continu comme le font les Abeilles. La SNRH s’en défend au contraire expliquant que son organisation du travail est parfaitement conforme.
Jeudi 22 juin, une réunion devait se tenir entre les affaires maritimes, la direction du Port autonome du Havre et les représentants de la SNRH en sous-préfecture du Havre pour décider de l’avenir du dossier. Affaire à suivre.