À 27 ans, Julien Belda prend le commandement de l’antenne marseillaise de la Touline. L’association créée en 1989 "par des marins pour des marins" a pour objectif de favoriser l’insertion de personnel maritime. Après s’être ancré à Brest où elle possède son siège puis à Lorient et à Nantes, elle hisse aujourd’hui son pavillon en Méditerranée.
Diplômé en droit maritime, le jeune représentant est visiblement à l’aise dans son nouveau rôle. "Ça change du contentieux juridique", lâche-t-il en accueillant un homme dont les traits burinés par le soleil ne laissent pas de doute sur son appartenance professionnelle. En quelques jours, Julien s’est immergé dans la communauté des professionnels de la mer. "Il n’y a pas que des navigants, explique-t-il. L’industrie navale, la plaisance, la pêche, l’offshore ou même le fluvial sont autant de ressources régionales." Unique permanent de l’antenne marseillaise de La Touline, il est très entouré. La solidarité est proverbiale chez les marins et un réseau de bénévoles s’est mis en place autour de cette ANPE de la mer comme on la baptise souvent, pas seulement parce qu’elle a passé un accord avec l’ANPE, la vraie, au niveau national.
Ouvert depuis quelques jours, le local de la Touline, situé rue des Loges, à deux pas de l‘hôtel de ville, est rapidement devenu un lieu de rendez-vous. Hier encore, profitant de l’escale du Belem, l’intervention de Julien a permis à un jeune marin d’embarquer à bord du voilier emblématique. Déjà, l’association compte 250 adhérents résidants dans la région. L’ancrage marseillais a été soigneusement préparé. "Avant de choisir ce nouveau port d’attache, nous avons mené une étude approfondie et rencontré des dizaines de responsables locaux." Le Conseil régional PACA a répondu favorablement puisqu’il a apporté une subvention de 76 000 € pour la première année, soit 80 % du coût total du fonctionnement. La Touline bénéficie également du soutien du département des Bouches-du-Rhône et de la ville de Marseille.
Julien Belda peut s’appuyer sur les partenariats institués par l’association où figurent bon nombre d’armateurs marseillais comme la CMA CGM, Fouquet Sacop, Chambon ou Bourbon maritime. À la recherche d’emploi, la Touline ajoute d’autres missions. "Avec l’évolution des règles et des normes maritimes, l’accompagnement sur des formations, le montage de stages de remise à niveau, l’évaluation ou la validation professionnelles occupent une part importante de notre activité." Ce n’est pas pour rien que l’association a adopté le nom du lien capable de haler les grosses et lourdes aussières.