"La logistique, un des axes fort du projet d’entreprise"

Article réservé aux abonnés

"Le développement de la logistique est un des axes forts du projet d’entreprise du Port autonome de Nantes Saint-Nazaire, avec un enjeu important pour l’ensemble du territoire. C’est le prolongement des différentes études menées en partenariat avec l’ACEl (Association communautaire de l’estuaire de la Loire) afin de faire émerger un pôle logistique majeur, pour les conteneurs et les rouliers", explique François Chevalier, directeur du développement du port autonome ligérien.

Sur le plan géographique, le port propose un pôle logistique qui correspond à ces orientations et regroupe la plate-forme de Montoir, avec les terminaux conteneurs et rouliers. Il faut ajouter la zone voisine aéroportuaire de Gron disposant de foncier directement connectée aux pistes, celle de Cadréan, pilotée par la Carene (Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire) qui offre 40 hectares de foncier, adossée à un pôle de services, et un peu plus loin, celles de Trignac et Brais. "Ces zones jouxtent le secteur et assurent une complémentarité. Il ne faut pas voir que la plate-forme portuaire. C’est un pôle logistique autour de la zone aéroportuaire et du port. Donc, nous travaillons avec les collectivités locales, départementales et régionales sur un pôle dans ce secteur qui se complète avec celui de l’agglomération nantaise", précise François Chevalier. Géographiquement toujours, cette plate-forme logistique de Montoir et ses voisines, constituent le seul pôle logistique pentamodal (maritime, routier, ferroviaire, fluvial et aéroportuaire) de la région.

120 hectares en cours d’aménagement

"Pour l’instant les relations avec la Carene se construisent. Il y a une volonté", estime le directeur du développement. Cela pourrait aboutir à un pôle logistique aval commun. Pour que, vu de l’extérieur, il n’y ait plus qu’un pôle, il faut une certaine harmonisation dans la promotion, dans l’image, dans les services rendus, les services offerts… Cela se concrétise déjà par des salons et des actions communes plus structurées.

En termes de disponibilité foncière, le Port autonome, toujours en partenariat avec les collectivités territoriales, a mis en route un ambitieux programme d’aménagement de terrains. Ce sont 120 ha, non loin des quais, derrière le terminal à conteneurs de Montoir. Une situation attractive, mais compromise par la qualité des terrains. Ils sont composés de sédiments, saturés d’eau, donc fortement compressibles. C’est pourquoi, afin de pouvoir satisfaire des demandes rapides d’implantation des clients, le port a décidé de préparer les terrains à l’avance par pré-chargement, afin de permettre la construction de bâtiments logistiques.

Dix hectares sont déjà devenus constructibles, prêts à accueillir des entrepôts de 1 000 à 50 000 m2. Une mise en service échelonnée, de 5 hectares tous les 6 mois, est programmée. Au total, sur les 120 hectares de cette plate-forme logistique, pour un coût total de travaux de 40 M€, une centaine est commercialisable, soit un potentiel de 350 000 m2 de surface bâtie pour des entrepôts logistiques.

"Une offre sur mesure"

Depuis début mars, les candidats potentiels à une installation sur cette plate-forme logistique de Montoir disposent d’un interlocuteur, ou plutôt d’une interlocutrice unique, au port autonome: Amélie Pointhière est chargée de mission développement logistique. Véritable chef d’orchestre, elle assure toute la coordination des différents services du port impliqués dans ce dossier, le partenariat avec les collectivités, et la commercialisation. "Nous sommes là pour accompagner les candidats à l’installation et faciliter le montage de leur dossier. Nous assurons en permanence tous les contacts nécessaires avec les différents intervenants. Notre objectif est de proposer une offre sur mesure", confie Amélie Pointhière.

Sogebras, filiale de Sogena et Kuhn, agence installée à Nantes et à Montoir, en plate-forme arrière, non loin du terminal à conteneurs, devrait s’implanter sur ce site. "Nous n’avons plus assez de place dans nos magasins. Si demain, j’ai un client qui me demande de stocker 3 000 tonnes d’un produit, je ne peux pas le prendre. Il ira dans un autre port. Et, nous constatons qu’il y a un trafic directement lié au port: empotage et dépotage des conteneurs, marchandises conventionnelles, des produits sidérurgiques, par exemple, qui viennent à l’import. Ils ont souvent besoin de surface et d’entrepôts de stockage proche des quais", analyse Johann Feltgen, directeur de cette agence.

En outre, une plus grande proximité du lieu de débarquement permet de gagner du temps et de réduire les coûts de transport. "Toutes les économies sont bonnes à prendre dans une chaîne logistique", souligne le directeur de l’agence Sogebras.

Élargir l’hinterland

Par ailleurs, le port autonome et les collectivités territoriales misent beaucoup sur le projet d’autoroute maritime entre Montoir et Bilbao. "L’autoroute de la mer, en tant que tel, est un enjeu important, et qui devrait également avoir un effet d’entraînement et de développement d’un pôle logistique. Il reste un projet en soi qui préfigure le développement d’un transport maritime intra-européen. Mais, il y a un lien étroit", estime François Chevalier.

Pour Charles Génibrel, le président de l’UMNP (Union maritime Nantes Ports), ex-UMBL, représentant une soixantaine de membres, soit 80 % des intérêts commerciaux maritimes et portuaires du port de Nantes Saint-Nazaire: "Ce projet d’autoroute maritime est crédible. S’il prend corps, il ne faudrait pas que l’on ait eu raison trop tôt. Il ne faudrait pas que l’État nous mette des bâtons dans les roues."

Deuxième point important pour le directeur du développement "tout ce qui est les pré et post-acheminements, et l’élargissement de notre hinterland. Donc, l’un des enjeu aussi, c’est de développer les échanges longues distances. Cela peut être Paris, la région Est, Rhône-Alpes, au-delà de notre hinterland classique. Nous allons donc retrouver la dimension ferroviaire."

Le feedering, une carte à jouer

Le port se plaçant dans une logique d’ouverture du marché pour le fret ferroviaire, au-delà de la SCNF, de nouvelles entreprises ferroviaires, de nouveaux opérateurs, apparaissent. Aussi, le port réfléchit-il à la mise en place de nouveaux services, avec des partenaires, pour obtenir des liaisons terrestres longues distances, dans une logique de massification. Bien évidemment, le président de l’UMNP ne peut qu’être d’accord sur une réflexion portant sur l’accroissement de l’hinterland. Il estime par ailleurs "qu’il y a une carte à jouer avec le feedering".

Plus localement, le réseau ferré portuaire va être repris, soit 38 kilomètres sur les sites de Nantes, Montoir et Saint-Nazaire, ce qui devrait permettre une meilleure optimisation des installations terminales du port, de manière à réduire le coût de ces échanges. Le port aura à charge de trouver un partenariat avec un gestionnaire ou un opérateur, pour tout ce qui concerne les mouvements de trains en visant à mutualiser le maximum d’équipements que peuvent avoir des clients disposant d’installations privées. "Nous allons tout faire pour que cela devienne un atout, entre autres, dans notre développement logistique", indique François Chevalier.

Il existe une liaison fluviale entre Montoir et Cheviré (Nantes). Actuellement, cela concerne seulement le transport de tronçons d’avions pour Airbus. Le port autonome et les collectivités estiment qu’il faut redévelopper de l’activité fluviale entre Nantes et Montoir pour certains trafics, ce qui contribuerait à une meilleure logistique entre les sites amont et aval, et désengorgerait partiellement la route entre Nantes et Saint-Nazaire.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15