212 000 m2 en permis de construire
Ce qui est encore une image virtuelle a toutes les chances de devenir une réalité d’ici cinq ans. Alors que le terminal conteneurs devrait très bientôt voir une nouvelle organisation du travail se mettre en place avec l’accord des syndicats, Fos-Distriport met les bouchées doubles. Après dix ans d’atermoiements, la plate-forme va quadrupler sa superficie opérationnelle en quelques mois. Aujourd’hui, 212 000 m2 d’entrepôts, soit un tiers de la surface d’entrepôts prévue à terme (environ 600 000 m2) ont déjà reçu un permis de construire.
L’ascension des chiffres donne le vertige. En 2004, Fos-Distriport inaugurait son premier entrepôt, 10 000 m2 sous froid positif pour fruits et primeurs, réalisé par Léon-Vincent et repris par le Groupe Sea-Invest. En 2005, ce sont 30 000 m2 qui étaient livrés à Eurinpro (loués à SDV-Li et Transafos). Cette année, ce ne sont pas moins de 52 000 m2 d’entrepôts qui seront opérationnels: 32 000 m2 de Coffos-Francesca (loués à Mory-EGL, Fologia et Fos Manu Traction), entrepôt livré pour moitié à ce jour et en cours de finition pour cet automne, et 20 000 m2 à Gazeley (livrable en novembre prochain). Fos Distriport sera ainsi l’unique site sud-européen d’EGL. Selon le PAM, "le transitaire international maritime, aérien et routier a choisi le site pour sa parfaite connexion aux réseaux de transport terrestre (autoroutes, rail et fleuve) et sa proximité au terminal à conteneurs de Fos qui lui assure des coûts logistiques réduits et de courts délais de transfert".
L’année prochaine verra se poursuivre la courbe asymptotique avec un nouveau lot de 84 000 m2: 35 000 m2 à Vinci-Axa-REIM (livrable en février 2007) et 49 000 m2 à Nexity-Geprim (lancement du chantier en septembre prochain, livrable juin 2007). Ces dernières superficies pourraient augmenter avec l’option de 36 000 m2 de Gazeley qui n’attendrait plus que la commande de son client pour le lancement du chantier.
Distriport banalisé dans le paysage portuaire
C’est sans aucun complexe que Fos-Distriport prend son envol. Il est désormais loin le temps où le PAM devait discuter pied à pied pour faire valoir le droit d’une telle zone à exister. Les fondations de la plate-forme logistique furent accompagnées d’interminables discussions sur le brouettage ou le statut de la logistique/manutention dans le domaine public portuaire. Pour qui a connu cette époque, pas si éloignée, qui vit le lancement de la zone retardée à cause de la méfiance des ouvriers dockers, la banalisation de Distriport prend tout son sens. "Pendant longtemps, la crainte des clients potentiels était d’être pris en otage par les conflits portuaires", reconnaît un des responsables de la commercialisation de la zone. Or les grèves qui ont paralysé le terminal conteneurs l’automne dernier, n’ont aucunement entravé la marche des camions sur la plate-forme logistique qui a fonctionné normalement.
La Feuillane sort de sa réserve
Le succès de Fos-Distriport a, en quelque sorte, libéré les potentialités du lotissement de la Feuillane. Situé aux abords de la RN 568 (Fos à Arles), cette zone bénéficie d’une surface totale de 73 ha, dont une vingtaine est aujourd’hui occupée par une vingtaine de PME-PMI à vocation industrielle (terrassement, électricité, chaudronnerie, maintenance…). Depuis 2004, le PAM faisait l’objet de plusieurs demandes d’implantation d’entreprises de logistique. La dernière en date devrait être officialisée ces jours-ci par Ikea. Le groupe suédois a le projet d’installer sa plate-forme logistique pour le Sud de la France ainsi que le Nord de l’Espagne et de l’Italie. A la suite de l’enquête publique réalisée en mairie de Fos-sur-Mer (qui porte sur la construction d’un entrepôt de 135 399 m2 Shob), on en saura plus sur ses intentions. La réalisation de ce projet important porterait sur plusieurs phases dont la première serait opérationnelle en début 2008 et représenterait 500 emplois. En 2015, Ikea attirerait pour ses besoins un million de conteneurs, une bonne part du trafic espéré de Fos 2XL. Rien n’est encore signé mais les responsables du PAM comme ceux du groupe suédois se déclarent particulièrement intéressés.
La Feuillane, qui fut longtemps tenue en réserve foncière pour un éventuel développement de l’industrie pétrolière, possède plusieurs atouts. Son sol d’abord qui est constitué du pouding rocailleux de la Crau est très dur. La zone dispose des services pré-industriels dont le réseau anti-incendie (de quoi rassurer le vendeur de meubles à monter). Cette implantation sera-t-elle le prélude d’une nouvelle aventure logistique? Au PAM, on fait juste remarquer que la stratégie de la Feuillane est la même que celle de Distriport, "pour nous, les plates-formes logistiques doivent permettre de fixer la marchandise sur le port".