Avant même l’imminente publication de "son" Livre Vert sur une possible politique européenne maritime et globale, le commissaire Borg, chargé des "affaires maritimes" et des pêches explique dans une interview exclusive accordée au Lloyd’s List du 30 et du 31 mai, qu’il est largement temps de réfléchir à une meilleure tutelle des industries maritimes: le transport maritime doit-il rester un élément de la politique européenne des transports et ainsi conserver son rattachement à la direction générale des transports? Ne serait-il pas plus efficace de le rattacher à une autre structure?
Joe Borg ne veut pas créer de "nouveaux problèmes" mais souhaite que soit pesé le pour et le contre.
N’évoluant pas isolément, le transport maritime s’intègre dans une politique dont le champ d’application est bien plus vaste. D’où la nécessité d’une étroite coordination entre les opérateurs des différentes activités maritimes.
Sans vouloir préjuger du résultat des prochaines consultations, Joe Borg envisage, à haute voix, que certains secteurs maritimes soient rattachés à une structure de coordination animée par du personnel permanent et placée sous la responsabilité d’un groupe de commissaires.
Joe Borg n’exclut pas non plus une direction générale en charge du maritime: "c’est une possibilité qui pourrait aboutir. Dans les années 1970, il n’y avait pas de direction générale de l’environnement. Aujourd’hui, elle existe. Oui, c’est une possibilité".
Il reconnaît également que toute modification d’organisation au sein de la Commission européenne aura des répercussions au Parlement européen et au Conseil des ministres.
En toute probabilité, les conclusions pratiques du Livre Vert ne sont pas à attendre avant une année après la publication du document.
Souvenons-nous qu’invité à la Conférence des régions périphériques et maritimes d’Europe, en janvier 2005, Joe Borg expliquait que l’un des objectifs du Livre Vert était de définir un "cadre institutionnel et opérationnel garantissant une gouvernance cohérente et intégrée" (JMM du 21-1-2005, p. 7). La question que se pose Joe Borg ne constitue donc pas une surprise; son approche via un journal interposé (1), si. D’autant que, répétons-le, le document de propositions n’est pas encore publié.
1) Dans son édition du 31, le Lloyd’s List explique qu’il a été sollicité par la chargée de communication du commissaire Borg qui cherchait une tribune. Curieuse pratique qui devrait "interpellée" le président Barroso.