Pour accueillir le MSC-Calédonien attendu à Nouméa le 22 mai, le syndicat indépendantiste USTKE(1) a bloqué le port autonome de Nouvelle-Calédonie depuis le 19. Officiellement, l’USTKE craint que l’arrivée de MSC rompe "les équilibres économiques et sociaux" dans l’île. Il demande l’annulation de l’escale afin de négocier les voies et moyens de maintenir les équilibres. L’ancien président de l’USTKE, l’un des deux syndicats kanaks, est Louis Kotra Uregeï qui contrôle l’acconier Manutrans et est coactionnaire de la Sat. Cette dernière a pour client CMA CGM.
Le premier navire de Maersk est attendu pour le 2 ou 3 juin, et Cosco pour le 19 juin.
Les deux compagnies ont choisi comme acconier Sato du groupe Malmezac. P&O Nedlloyd était déjà manutentionnée par Sato, avant d’être rachetée par Maersk. Cosco le sera par Manutrans. Pour l’instant, Sato et l’USTKE sont face à face, au premier rang. Le 23 mai, l’USTKE acceptait de laisser se faire le travail portuaire sauf celui concernant le MSC-Calédonien qui était à quai le même jour. Le Pacific-Condor, manutentionné par Ballande, a pu décharger ainsi que le CMA CGM-Manet, "après un moment d’incertitude", reconnaît Jean-François Guittet, responsable des lignes Afrique, Océanie et océan Indien. Après avoir chargé le ferro-nickel, le Manet est parti le 23 en soirée, contrairement à ce qu’écrivait la presse néo-calédonienne.
Dans les îles modestes en termes de tonnages portuaires, le transfert d’activités d’un acconier à l’autre est une opération délicate et risquée, d’autant plus "sensible" que coexistent un acconage kanak et un acconage "importé": "Nous n’avons pas oublié l’histoire et nous nous ouvrons, nous aussi, aux règles de l’économie de marché", déclarait Louis-Kotra Uregeï au JMM au printemps 2003 (dossier spécial du 27/6/2003, p. 28)
1. Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités.