Le pavillon britannique est capable de redevenir le plus important du monde. C’est la conviction du ministre britannique de la Marine marchande Stephen Ladyman, qui l’a exprimée récemment lors d’une réception organisée par la Maritime Coastguard Agency (MCA) au National Maritime Museum de Londres. Il a demandé aux armements de signaler au ministère des Transports tout ce qui pourrait être fait pour ramener des navires sous le registre national. Il s’est engagé à ce que le pavillon britannique, grâce à sa réputation de qualité, réduise le risque pour un navire d’être ciblé pour une inspection ou d’être mis sous séquestre à l’étranger. "Même si vous l’êtes, dit-il, l’expertise de la MCA sera à votre disposition 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7". En outre selon lui, les incitations financières produisent leurs effets. Les armements doivent sentir "qu’ils en ont pour leur argent" en termes de services et peuvent disposer des "marins les mieux formés du monde". Le ministre souhaite avoir leur avis en retour sur la façon dont la MCA et le ministère des Transports peuvent améliorer leurs services. L’objectif, a-t-il ajouté, est que le registre croisse "d’année en année, pas à cause des avantages fiscaux mais parce que c’est le pavillon choisi par les armements de qualité".
De son côté John Astbury, nouveau directeur général de la MCA souhaite d’abord engager le dialogue avec les parties intéressées en vue d’améliorer l’attractivité du registre britannique. "C’est le début d’un processus de travail en partenariat entre les armements britanniques et les autres pour renforcer notre réactivité à vos besoins, dit-il, tout en maintenant les normes élevées dont la Grande-Bretagne peut être fière à juste titre." Début 2006, la MCA a nommé des responsables de clientèle pour faciliter l’immatriculation et résoudre les éventuels problèmes des armements.
Toutefois, cet optimisme n’est guère unanime. Ainsi Maurice Storey, actuel président de la Chambre de l’armement et ancien directeur général de la MCA, a mis en garde contre les incertitudes sur la formation et les questions fiscales. Ainsi certains armements comme CMA CGM auraient cessé d’immatriculer leur navires en Grande-Bretagne tant qu’elles ne seraient pas levées. Le ministère des Transports soutient la profession, a indiqué Maurice Storey, mais celui des Finances continue de changer les dimensions des niches fiscales.
Le transport maritime est le troisième exportateur de services du pays. Le registre national compte aujourd’hui 1 433 navires. Mais les rachats de P & O Nedlloyd et CP Ships pourraient diminuer la flotte de porte-conteneurs sous pavillon britannique.