Globalement, le commerce maritime et la construction navale sont en pleine effervescence et, avec eux, l’offre de formation permanente dans le secteur du financement des navires. Actuellement, quatre centres de formation commencent à se spécialiser sur le sujet avec de nouvelles possibilités dans ce domaine favorable au développement d’une carrière. (DVZ du 4-2-2006).
La Hamburg School of Business Administration (HSBA) va combler l’attente des armateurs, des courtiers et des financeurs de navires. Son directeur, M. Bernd Glodek, avait apprit lors d’un symposium qui se tenait à Hambourg durant l’été 2004 que le transport maritime et le financement des navires manquaient l’un et l’autre de spécialistes qualifiés.
UNE FORMATION DUALE DE TROIS ANS
La HSBA conçut alors un cycle d’études pour le diplôme de "Shipping and Ship Finance", qui regroupe les savoirs en transport maritime et en financement des navires. Cette double formation dure trois ans et s’adresse à des étudiants, qui, pour "s’y inscrire ont besoin d’un contrat d’étude avec une entreprise partenaire", explique M. Glodek. En dehors de la pratique de l’anglais, l’enseignement se répartit comme suit: deux tiers de "General Management" et un tiers de "Shipping and Ship Finance". "La proximité de la clientèle est assurée par la réalisation d’un projet dans l’entreprise partenaire; la reconnaissance internationale l’est par le diplôme", ajoute le directeur.
Les commerciaux des branches du transport maritime ou du financement des navires ainsi que les universitaires peuvent pour leur part suivre le séminaire"Financement des navires", qui dispose à 20 à 25 places. Relativement courte, cette formation permanente est assurée en commun par l’Association nautique de Hambourg et la Hamburg School of Shipping and Transportation (HSST); elle existe depuis la fin février et dure un semestre. Elle est compatible avec l’activité professionnelle.
UNE OPPORTUNITÉ DE DÉVELOPPEMENT DE CARRIÈRE
Cette formation comprend des interventions de professionnels de la finance et du monde maritime ainsi que des études de cas. Les participants qui souhaitent continuer au-delà de ce séminaire peuvent en outre s’inscrire pour le diplôme hambourgeois de gestion d’entreprise maritime (HSBW).
Par ailleurs, en s’orientant elle aussi sur le financement des navires, la HFB (Business School of Shipping and Management) va combler le manque, dans la jeune génération, de cadres de la banque et de la finance. Sur ce sujet, Markes Gerhard, directeur des études à la HFB, conçoit un cycle d’études, sur un an, avec certificat d’accompagnement professionnel de financement des navires. La prochaine session s’ouvre à Hambourg le 6 juin prochain. Les thèmes principaux de cette formation sont:
• l’analyse des marchés de transport maritime;
• les moyens de financement;
• la gestion des risques;
• le refinancement et la vente.
NOUVELLE CHAIRE UNIVERSITAIRE
Ayant également reconnu l’importance croissante de ce secteur, l’Université de Hambourg recrute un chargé de cours sur le financement maritime. "Le choix des postulants est dans sa phase finale, leur convocation s’est déroulée le 1er avril" a indiqué Max Johns, porte-parole pour la presse de l’Association des Armateurs Allemands (VDR). Les premiers cours débuteraient probablement, dans le cadre des sciences économiques, durant le semestre hivernal 2006-2007.
Code du travail maritime: une jurisprudence à Rennes
Le syndicat maritime Bretagne CFDT a obtenu le 16 mars un jugement prud’homal en cour d’appel de Rennes relatif au débarquement d’un marin en 2001 suite à une inaptitude découlant d’une maladie.
À l’époque, son employeur, l’armement Nicot de Concarneau, s’en était séparé sans le moindre formalisme, sans licenciement ni indemnités, sur l’argument que l’inaptitude n’était pas consécutive à un accident du travail mais à une maladie. Son avocat avait aussi affirmé que le cas présent n’était couvert pas aucun article du code du travail. De plus, le code du travail maritime étant dérogatoire, “l’inaptitude du salarié est une cause automatique de rupture du contrat sans qu’il soit nécessaire de mettre en œuvre une procédure de licenciement”. La CFDT a cependant réussi à faire prendre en compte le fait que, en cas de flou du code maritime, c’est le code général qui s’applique. L’armement, représenté par son repreneur, Scapêche, a été condamné en première instance à Quimper puis en appel à Rennes à 3 400 € de préavis, 6 813 € d’indemnités de licenciement et 25 000 € de dommages et intérêts. L’affaire a coûté au syndicat 8 000 € d’honoraires d’avocat.
Pour la CFDT, au-delà du problème précis posé, ce jugement ouvre la voie à d’autres décisions sur des sujets divers non pris en compte ou flous dans le code du travail maritime, dans tous les types de navigation.
Jacques Le Meur