Richard Ward a été nommé directeur général du Lloyd’s, "marché" des services maritimes de Londres.
Il a été recruté par deux cabinets de chasseurs de têtes. Pourtant, sa nomination a causé une certaine polémique car son manque d’expérience dans l’assurance pourrait susciter certaines difficultés. "Ce que j’apporte au Lloyd’s, a déclaré M. Ward, c’est mon expérience du marché financier". En outre, le président Lord Levene de Portsoken ne vient pas non plus du monde de l’assurance. C’est donc la première fois que les deux plus importants dirigeants de Lloyd’s se trouvent dans ce cas. M. Ward remplace Nick Prettejohn, parti chez Prudential Insurance. Pendant six ans, il a été directeur général de l’International Petroleum Exchange, qu’il a démutualisé et dont il a informatisé le hall de criée. Toutefois, il a démenti toute démutalisation du Lloyd’s. Lord Levene a même précisé: "Ce n’est pas du tout ce que nous avons l’intention de faire". Le Lloyd’s est en train de remettre à plat ses méthodes de travail, plutôt archaïques, pour résister à la concurrence des autres centres internationaux d’assurances comme celui des Bermudes. Il a publié un livre bleu en ce sens au début de l’année. Selon Lord Levene, M. Ward va appliquer le plan stratégique qui y est décrit et notamment étudier comment assurer électroniquement les échanges de données du marché.
En janvier, le Lloyd’s a abandonné le système de transactions électroniques Kinnect, où il avait pourtant investi £ 70 millions (102 M€). M. Ward devra aussi supprimer la disparité entre les plus grands assureurs du Lloyd’s et les autres. Certains grands assureurs voulaient en effet établir des liens électroniques directs avec les deux plus grands courtiers en procédures et règlements, évitant ainsi l’infrastructure du Lloyd’s.
M. Ward devra aussi s’assurer que le Lloyd’s peut conserver son assise financière à la suite des dédommagements de £ 2,8 milliards (4 milliards d’euros) consécutifs à l’ouragan de l’an dernier et en prévision de la saison 2006. Les émoluments de M. Ward n’ont pas été rendu publics mais devraient être supérieurs à ceux de son prédécesseur, qui a reçu £ 800 000 (1,68 M€) en salaire, primes et avantages en 2004.