Depuis le 22 mars à Paris, le musée national de la Marine regroupe trois expositions sur le thème du défi de l’océan: "Charcot, la passion des pôles", "Deux navires pour la science" et "Tara, une goélette pour la planète".
Charcot, la passion des pôles relate l’aventure de Jean-Baptiste Charcot (1867-1936), médecin à l’origine devenu officier de Marine de réserve après la première guerre mondiale. Il est connu sous le nom de "commandant Charcot" à la suite de ses expéditions scientifiques en Antarctique et Arctique à bord de son fameux Pourquoi-Pas?. Charcot rêve de prendre la suite de l’amiral Dumont d’Urville, le découvreur du continent antarctique… dont Cook avait nié l’existence! Entre 1903 et 1936, il dirige douze expéditions polaires et suscite de nombreuses vocations dont celles de Paul-Émile Victor et Jean-Louis Étienne, médecins comme lui. L’exposition s’articule en quatre parties: cap sur l’Antarctique, dans la mer du Groenland, Ammassalik (terre des Esquimaux devenus Inuit) et naufrage. En 1936, Charcot part pour ce qu’il considère comme son dernier voyage, car "le Pourquoi-Pas? vieillit, moi aussi et puis surtout tout le monde s’en fout et mes dernières ressources sont épuisées". Le navire, pris dans un ouragan près de la côte d’Islande, fait naufrage le 16 septembre. Le "gentleman des pôles" reçoit des obsèques nationales le 10 octobre à Notre-Dame de Paris.
Maquettes, échantillons de roches, manchots empaillés, canon brise-glace, appareils divers, lettres, photos et même peintures illustrent l’exposition. Des peintres embarquaient en effet à bord, car Charcot voulait conserver des témoignages artistiques de ses missions. Quatre d’entre eux deviendront peintres officiels de la Marine en 1921, 1924, 1935 et 1936. Un diaporama d’une vingtaine de minutes réalisé avec des photos d’époque raconte l’expédition en Antarctique avec des extraits du journal de bord de Charcot. Le musée national de la Marine a publié un album très complet intitulé "Charcot, la passion des pôles".
Deux navires pour la science, à savoir le Beautemps-Beaupré du Service hydrographique et océanographique de la Marine et le Pourquoi-Pas? (dernier en date) de l’Ifremer, constituent la deuxième exposition. Lancés en 2004 et 2005, ils collectent des données scientifiques pour améliorer la sécurité des transports maritimes et comprendre le développement durable des ressources de la mer et le réchauffement climatique.
Tara, une goélette pour la planète constitue la troisième exposition. Conçu pour résister à la compression des glaces en mouvement et aux très basses températures, ce voilier a navigué de 1989 à 1995 sous le nom d’Antarctica pour les expéditions de Jean-Louis Étienne. Renommé Seamaster, il a été utilisé pour la défense de l’environnement par le navigateur néo-zélandais Sir Peter Blake, assassiné au Brésil en 2001. Il est racheté deux ans plus tard par Étienne Bourgois, chef de l’entreprise "agnès b" qui le renomme Tara et organise des expéditions au Groenland, en Patagonie, en Géorgie du Sud et en Antarctique. La tradition Charcot continue: scientifiques, artistes, photographes et journalistes y embarquent. Trente-trois photographies grand format de sept auteurs témoignent de la beauté des glaces.
Charcot, la passion des pôles & Tara, une goélette pour la planète – Paris, jusqu’au 2 octobre
Deux navires pour la science jusqu’à décembre 2007
Musée national de la Marine
Tél.: 01 53 65 69 69 – Fax: 01 53 65 69 65 –
Charcot, la passion des pôles
Musée national de la Marine – 23 pages/5 € – ISBN 2.901421.26.1