De sources diverses et variées, il est hautement probable que le successeur de Patrick Decavèle à la présidence d’Armateurs de France soit Yves Perrin, actuel directeur général de Delmas, non membre du Conseil stratégique du syndicat patronal, pourrait-on noter. Ce genre de bond en avant est rare mais pas exceptionnel…
À défaut d’être un homme d’appareil, Yves Perrin est passé par l’école des Chargeurs Réunis; celle qui forma plusieurs générations de cadres à potentiel international. Il fut en poste à Hong Kong de 1982 à 1985.
Moins visible mais pas moins surprenant, la structure interne d’Armateurs de France semble aller de restructuration en restructuration. La lecture des dernières pages de l’annuaire suffit à s’en convaincre… En 2004, on dénombrait une cellule sociale, technique, économique, juridique, Europe et international, communication et documentation; en 2005, on regroupe les premières pour constituer un "pôle opérations et relations sociales" et un autre chargé des "relations institutionnelles (France, Europe/International)".
Aujourd’hui, il ne serait pas contraire à la réalité de penser que ce dernier a été "décapité". Pour CMA CGM, cela n’a probablement rigoureusement aucune importance compte tenu de la taille de la compagnie; pour les autres, cela peut sembler moins sûr. Mais on ne saurait penser à la place des membres du comité stratégique.
Last but not least, le retour du rebelle ne semble toujours pas d’actualité. En clair, la BAI continue à faire armateur à part, réalisant ainsi des économies.
C’est en avant-première de "l’Annonciation" du 4 avril, jour de l’AG d’Armateurs de France, et veille de la présentation des résultats de CMA CGM.
6 238 navires français; de plus en plus fort!
Grâce à Armateurs de France, la 5e puissance mondiale peut se réjouir de disposer d’une flotte en rapport avec son “rang”; tout au moins en rapport avec le discours de certains de ses élus du littoral. En effet, le cahier statistique maritime 2004 du syndicat patronal montre qu’aux 207 “misérables” navires de charge et autres transporteurs de passagers, de plus de 100 “Jb”, s’ajoutent 6 031 autres unités immatriculées au commerce. La 5e puissance mondiale comptait en effet au 1er janvier 2004:
• 708 “vedettes et embarcations de promenade” d’un âge moyen sur lequel il convient de jeter un voile pudique: 23 ans;
• 166 pontons; 29 ans en moyenne;
• 157 vedettes de lamanage; 23 ans; etc.
• 1 879 “vedettes- embarcations de service divers”; 20 ans;
• et 2 425 “autres”; 17 ans.
On le voit, avec ses 134 navires, Bourbon ne fait pas tout (JMM du 17-3-2006, p. 10) et l’incontournable cluster maritime français dispose là d’un très fort potentiel de croissance; et Armateurs de France, d’adhérents.
Plus sérieusement, même moins exposés à des météos “inconfortables”, des promène… touristes de plus de 20 ans d’âge moyen, cela n’est pas très “présentable” surtout avec, selon les sources, 5 000 à 7 000 km de linéaires de côtes; des ZEE d’exception; et la perspective durable d’une politique maritime audacieuse.
M.N.