Ex-Clemenceau: Technopure contre-attaque

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La société Technopure, sous-traitante de Ship Decommissioning Indusrtry Corporation (SDIC) dans le désamiantage de l’ex-porte-avions Clemenceau, l’accuse d’avoir caché des informations au ministère de la Défense… qu’elle n’épargne pas non plus.

L’ex-Clemenceau, parti le 31 décembre 2005 de Toulon pour le chantier indien d’Alang, est actuellement sur le chemin du retour vers Brest sur ordre du Président de la République Jacques Chirac (JMM 24-2-2006, p. 15-16 et 3-3-2006, p. 11-12).

"Les informations partielles et erronées des autorités nuisent à mon entreprise, a déclaré le gérant de Technopure Jean-Claude Giannino, entouré de ses avocats, au cours d’une conférence de presse tenue à Paris le 20 mars, je n’ai rien à me reprocher." Technopure est spécialisée dans le désamantiage d’installations industrielles terrestres et de navires. La société SDIC lui a demandé deux offres de services. La première porte sur "le retrait de l’amiante friable directement visible et accessible" pour un prix forfaitaire hors taxes de 3 002 135,25 € hors remise et la seconde sur "le retrait de l’amiante friable visible" mais pour 6,35 M€ et avec un engagement de résultat. Le désamiantage devait être effectué sur le sol français et dans le respect de l’ensemble de la législation en vigueur. En outre lors des travaux, des représentants des sociétés indiennes chargées de procéder à la démolition de l’ex-Clemenceau à Alang, devaient être informés des paramètres et délimitations de désamiantage et familiarisés avec les équipements employés. "Est-ce que la société SDIC a joué la transparence vis-à-vis de l’État français? a indiqué un des avocats de Technopure, la proposition à 3,6 M€ n’a pas été présentée à l’État français. L’élément fondamental, c’est que le désamiantage complet du Clemenceau n’a pas été prévu dès le départ".

"ON A RÉDUIT À LA DEMANDE DU CLIENT EN TOUTE BONNE FOI!"

SDIC, qui se disait filiale du groupe allemand ThyssenKrupp, l’a quitté le 1er octobre 2004, d’après la copie d’un e-mail du groupe présenté à la conférence presse par Technopure qui ajoute: "Cette information n’a pas été diffusée en son temps auprès des autorités françaises". Par lettre du 24 juin 2004 et à la suite d’un accord avec l’État, SDIC informe Technopure du choix de l’option à 3 M€, avec "retrait d’amiante friable directement visible et accessible". M. Giannino a insisté sur la différence entre amiante et matériau contenant de l’amiante. Ainsi les 300 t de câbles de l’ex-Clemenceau, qu’il est impossible d’effilocher, contiennent de l’amiante, tout comme la colle des dalles au sol. Selon lui, il resterait encore plus de 100 t à bord. Or si la proposition à 6,35 M€ avait été retenue, ajoute un cadre de Technopure, "le navire aurait été quasi-désamianté. Il m’a été demandé sciemment de réduire les prestations a minima quoiqu’il arrive. On a réduit à la demande du client en toute bonne foi!" De plus, SDIC n’ayant pas fait passer une visite médicale préalable au personnel indien d’Alang, Technopure a dénoncé cette clause du contrat le 15 février 2005. Enfin dans son "Livre blanc ex-porte-avions Clemenceau", remis à la presse, Technopure écrit: "La séquence des événements ainsi que l’environnement du dossier de désamiantage de l’ex-porte-avions Clemenceau ont conduit à penser que la société SDIC avait adopté, depuis le début de cette affaire et jusqu’à ce jour, une attitude globale, préméditée et constante de mauvaise foi tant à l’égard de l’État français qu’à l’égard de la société Technopure qui subit, en raison de cette attitude, un préjudice certain."

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