Cette 23e SITL était inaugurée par plusieurs ministres, ce qui ne pouvait que renforcer la dimension européenne que souhaitent lui donner ses organisateurs. On a noté, en effet, la présence du ministre des Transports finlandais Perttu Puro qui doit prendre la présidence du Conseil des ministres européens des transports à partir du 1er juillet. Celle de Pietro Lunardi, ministre des Transports d’Italie, pays invité d’honneur de cette manifestation. Celle de Dominique Perben, ministre français de l’Équipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer venu porter ses encouragements à un secteur économique dont il a salué le dynamisme. À cela s’ajoutait la visite de Jacques Barrot, Commissaire européen aux transports qui devait annoncer la sortie prochaine du Libre Blanc "revisité", c’est à dire une version "plus réaliste et plus pragmatique que le précédent Livre Blanc".
Mais sa dimension européenne, la SITL la doit aussi à la présence massive des grands ports et à celle des grands opérateurs internationaux. On notait cette année la participation de 38 ports européens maritimes et fluviaux.
Invitée d’honneur, on l’a dit, l’Italie était présente au travers des établissements de Gênes, Livourne, Olbia et Tarente.
Les ports espagnols s’étaient également déplacés en force avec Cadix, Valence, La Corogne, Almeria, Aviles, Cartagène, Castellon, Gijon, Motril et Séville.
Aux deux ports africains d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, et de Dakar, au Sénégal, s’ajoutait, cette année, le port marocain de Tanger Med. Ce projet a été lancé il y a moins de 5 ans et il attend son premier navire pour juin prochain…
LES PORTS: PLATES-FORMES MULTIMODALES PAR DÉFINITION
La plupart des ports français étaient également présents mais dans une géographie différente. Leur présence à cette manifestation se justifie à double titre. Ils sont les outils privilégiés du commerce international car c’est encore par la voie maritime que s’effectue une majorité des échanges. L’an dernier, ils ont traité plus de 370 Mt de marchandises. Par ailleurs, ils ont un rôle naturel de plates-formes logistiques qu’ils cherchent à renforcer, doublé d’une vocation multimodale.
Bien que certains rencontrent encore des difficultés dans leurs acheminements ferroviaires, tous sont raccordés au rail, au réseau autoroutier voire à la voie d’eau. On notera d’ailleurs que de nombreux travaux d’aménagement prévus dans le cadre du CIACT du 6 mars portent sur le renforcement des infrastructures portuaires et de leurs voies d’approche.
Le grand bénéficiaire étant le port de Nantes/Saint-Nazaire qui vient ainsi d’obtenir le feu vert pour Donges Est… après plus de vingt années d’attente. Une nouvelle dont Michel Quimbert, président du port de Nantes/Saint-Nazaire et, par ailleurs, président de l’Upaccim, ne pouvait que se réjouir, comme le président de la CCI de La Réunion dont le port va bénéficier de nouvelles aides pour l’extension de la Zone Est.
Dans ce contexte, il apparaissait logique que la plupart des ports soient hébergés sur les stands de leur Région respective dont ils constituent le meilleur atout. Il en était ainsi des ports de Normandie, du port de Marseille-Fos, des ports du Languedoc-Roussillon, de Nantes/Saint-Nazaire qui, en l’absence du stand habituel des PNOA, était hébergé sur celui des Pays de Loire. En effet, les ports de la façade atlantique, de Brest à Bayonne, nous avaient habitués, depuis plusieurs années, à faire stand commun. L’association de ces ports étant – dit-on – en voie de dissolution, ce stand commun avait disparu. De ce fait, Bordeaux et Bayonne avaient trouvé refuge sur la plate-forme logistique Aquitaine-Euskadi, un GIE créé par le gouvernement basque chargé de promouvoir la Région dans les salons et manifestations internationales. La Rochelle, nouveau port autonome, Brest et Lorient étaient absents.
L’événement du salon s’est déroulé sur le stand de Boulogne-sur-Mer (voir encadré) où a été annoncé le lancement officiel de la ligne de cabotage maritime, reliant la France, le Danemark, la Grande-Bretagne et l’Espagne par "bateau" à grande vitesse.
Sur le stand du Havre, on préparait l’ouverture imminente de Port 2000 prévue à la fin du mois. La date définitive est tributaire, croit-on savoir, des disponibilités du Président de la République.
Plus modestement, mais avec autant d’enthousiasme, le port de Rouen prépare son prochain trophée de golf…
DEUX DES PLUS GRANDS ARMEMENTS MONDIAUX…
Peu d’armements étaient présents à ce salon mais on notera cependant la présence de deux des trois plus grands armements européens, Mærsk et CMA CGM, excusez du peu.
Le stand de l’armateur danois arborait pour la première fois le logo de la nouvelle raison sociale qu’il a adoptée le mois dernier. "Il s’agit en fait d’un retour aux sources", expliquait Gilles Masselot, responsable de la communication pour la France. "L’armement avait pris le nom de Mærsk Sealand lors du rachat de l’opérateur américain. Avec l’intégration de P & O Nedlloyd il redevient Mærsk Line."
Comme chaque année, l’exposition se doublait d’un important menu de conférences et autres tables rondes. On pourra déplorer que le secteur maritime n’eut droit qu’à la portion congrue. Mais le sujet qui fut abordé au cours de cette réunion portait en lui comme une sorte de prémonition: la fin des conférences maritimes (voir ci contre).
La ligne BGV de Boulogne-sur-Mer opérée par NorFerries
Le projet de liaison fret par navire à grande vitesse monté par le port de Boulogne-sur-Mer commence à se concrétiser. Sur le stand dont disposait le port à la SITL, Francis Leroy, président de la CCI et Alain Rousseau, directeur du port, ont accueilli Jean-Louis Romanini, représentant de la société BGV International et Sigurd Steen, président de la compagnie norvégienne NorFerries. Celui-ci a annoncé officiellement son intention d’exploiter la ligne fret à grande vitesse qui, dès l’an prochain, assurera un service triangulaire au départ de Boulogne. La ligne devrait desservir, en effet, Santander en Espagne, Drammenen en Norvège et Sheerness en Grande-Bretagne. Trois navires seront mis en ligne: deux BGV C-180 et un BGV C-230 (voir rubrique Trafics).