Après avoir été différé, le Comité interministériel de l’Aménagement et de la Compétitivité des territoires (CIACT), qui devait se tenir en début d’année, s’est réuni le 6 mars dernier. Dominique Perben devait évoquer ses grandes lignes lors de sa visite à la SITL. Patrice Raulin, directeur général de la mer et des transports, lors d’une conférence de presse, commentait les contrats de plan État-Région qui bénéficieraient des crédits de l’État en 2006 en ce qui concerne les modes alternatifs à la route. Il devait également présenter les décisions prises par le CIACT pour la période 2007/2013.
S’agissant des contrats de plan en 2006, "l’État tient ses engagements", a déclaré Patrice Raulin, et apportera 680 M€ au développement des modes de transport complémentaires à la route, ce qui permettra de combler une partie du retard par rapport à ce mode." Le directeur général de la mer et des transports faisait remarquer que ce montant était multiplié par 3 par rapport à 2005. Pour 2006, les autorisations d’engagements de budget s’élèvent à 72 M€ pour le fluvial, à 42 millions pour les ports, à 15 millions pour les transports combinés et à 288 millions pour le ferroviaire. La différence par rapport aux 680 M€ est affectée aux transports en commun en Île de France (254 millions) et à l’aménagement du littoral (9 millions).
Parmi les contrats État/région qui portent sur la période 2007/2013 pour favoriser le développement des modes de transports complémentaires à la route, le transport de fret tous modes fait partie de trois priorités au rang desquelles figurent également les déplacements interurbains (LGV) et les déplacements quotidiens dans les métropoles.
"En matière de transport de marchandises, a expliqué Patrice Raulin, l’État proposera de contractualiser sur les modes de transport de fret massifiés: ferroviaire, maritime, portuaire et fluvial, en visant à favoriser leur complémentarité et leurs interconnexions." Cette contractualisation portera en priorité sur l’aménagement des corridors de fret ferroviaire (Dijon/Modane, magistrale écofret). Elle portera également sur les autoroutes ferroviaires avec l’amélioration des raccordements existants ou en projet.
Sur le chapitre maritime, "des opérations à haut rendement économique contribuant à la compétitivité des ports" sont envisagées. En particulier pour les projets de terminaux à conteneurs, notamment celui de Fos 2XL, à Marseille, ainsi que dans les ports d’outre mer.
En matière fluviale la contractualisation portera sur des opérations de valorisation et de modernisation du réseau, notamment ceux qui desservent les ports maritimes. "Pour Seine/Nord Europe, elle visera à améliorer les voies navigables existantes auxquelles le canal sera relié et, dans le cadre du projet Seine-Escaut, son insertion dans le réseau fluvial européen à grand gabarit", a expliqué Patrice Raulin.
Les autoroutes de la mer ne sont pas oubliées. Il a rappelé que deux projets sont actuellement à l’étude: l’un reliant un port espagnol à un port français de la façade atlantique, l’autre reliant l’Italie à l’Espagne, via la France. L’autoroute maritime atlantique fera l’objet d’un appel d’offre cette année. Un retard certain a été pris car il semblerait que les discussions avec l’Espagne soient assez serrées. "Aucun des deux pays ne proposera de ports", a cependant précisé Patrice Raulin. "Il y a eu suffisamment d’expériences hasardeuses. C’est au marché d’en décider. Un certain nombre de ports ont déjà fait des études qui sont très avancées." Quant aux discussions sur l’autoroute Méditerranée, elles se poursuivent avec les partenaires gouvernementaux et les appels à projet pourraient être lancés en 2007. "L’État proposera de contractualiser les opérations d’accompagnement, en matière portuaire notamment." Ainsi il s’engagerait à participer à la construction de terminaux dédiés dans les ports qui seront choisis en fonction des besoins.
Enfin Donges-Est…
Parmi les principales décisions prises en matière maritime figurent cette année l’extension du port Est de la Réunion, des opérations de réhabilitation d’infrastructures telles que le quai de l’Europe à Boulogne et, surtout, l’engagement de la première tranche des travaux de Donges-Est, au port de Nantes/Saint-Nazaire qui reçoit enfin le feu vert de l’État après… 15 ans d’attente.
Pour le fluvial, la programmation 2 006 permettra d’engager des opérations d’adaptation du réseau à l’évolution du trafic. On notera ainsi le relèvement des ponts du canal Dunkerque/Escaut, la fiabilisation des ouvrages de Seine Aval ainsi que la préparation de Seine/Nord-Europe, un chantier majeur.
En matière de combiné, deux opérations importantes et attendues seront engagées: le chantier de Grans-Miramas et celui de Perpignan-Saint Charles.
Les 288 millions retenus pour la programmation des infrastructures ferroviaires en 2006 permettront d’accélérer les opérations en cours dont le raccordement de Port 2000, au Havre, et d’engager la poursuite de travaux, d’études, ou de nouveau projets. Sont notamment retenus: Bordeaux/Le Verdon, Hendaye/Irun, Rennes/Saint-Malo, la desserte ferroviaire de Dunkerque, des acquisitions foncières sur Niort/La Rochelle, etc.